En mettant la main sur Dom’Azur Transports et STDR-TEDL, le groupe alésien de transports exceptionnels Capelle renforce sa présence en Auvergne. L’ETI entend aussi accélérer sur la décarbonation.
Leader national dans le secteur des transports exceptionnels, le groupe cévenol Capelle acquiert Dom’Azur Transports et STDR-TEDL, deux homologues basés respectivement à Lempdes et La Talaudière, en Auvergne, et faisant partie de la holding Domazur Développement, présidée par Vivien Bertrand. Les deux entités comptent, en cumulé, 120 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 23 millions d’euros. Elles disposent d’une flotte d’une centaine d’ensembles routiers. Cette opération va permettre au groupe Capelle de se renforcer en Auvergne. Cette région revêt un intérêt logistique pour Capelle, jouant un rôle de point d’ancrage pour les opérations combinées. « La flotte de tracteurs nouvellement intégrée, assez proche de la nôtre, permettra une gestion fluide des affrètements internes, précise Jean-Daniel Capelle. Cela optimisera les opérations et réduira les délais. » Cette synergie opérationnelle est censée « accélérer la réactivité et réduire les coûts liés à la maintenance et l’approvisionnement ». Tout gain de productivité est bon à prendre, alors que le climat des affaires, dans le transport exceptionnel, est « sous tension, concède Jean-Daniel Capelle. L’activité n’est pas régulière et la visibilité est réduite à court terme. Le secteur du BTP est le plus impacté ». Face à cette conjoncture, Capelle active sa diversification dans l’énergie.
Décarbonation de l’activité. Créé il y a 72 ans, le groupe familial indépendant, basé près d’Alès, offre des solutions de transport sur mesure pour les charges lourdes et hors gabarit, dans différents secteurs d’activités : aéronautique, défense, ferroviaire, éolien terrestre, nautisme, habitat, BTP ou, plus récemment, l’éolien offshore. En parallèle, Capelle développe des services intégrés : stockage et logistique, manutentions et transferts industriels, ou encore études, fabrications et tests sur des solutions de transport innovantes avec des châssis pour pièces fragiles, spécifiques ou aux dimensions spécifiques.
Hors acquisition, le groupe de transports atteint un chiffre d’affaires de 260 millions d’euros en 2022, et projette 280 millions cette année. Il compte près de 2.000 collaborateurs répartis sur 47 sites. Capelle, présent dans 8 pays en Europe, vise la barre des 400 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2026. Pour ce faire, le groupe s’est structuré sur les plans des ressources humaines, des achats, de l’informatique et du commerce. L’année 2024 sera marquée par la poursuite d’actions relatives à la décarbonation. « Après la mise en place de formations à l’écoconduite et d’une politique de gestion des pneumatiques et la refonte de nos remorques à Alès, nous allons nous attaquer au carburant. Nous étudions le passage aux biocarburants pour une partie de notre parc de tracteurs, et l’investissement dans des tracteurs électriques. »
Le combat de la formation. Autre défi pour Jean-Daniel Capelle : la reconnaissance de sa formation « École du convoi » (deux sessions par an) par France Compétences. « Les circuits et critères de validation sont parfois complexes, et les décisions difficiles à comprendre, dans un secteur comme le nôtre qui peine à attirer les jeunes générations ». En parallèle, le centre de formation Euro Team, reconnu par l’État et délivrant une offre de formation aux salariés du groupe et des entreprises du secteur, vient de lancer deux nouveaux cursus, dans le transport de marchandises et de voyageurs. Une première session « Mécanicien réparateur de véhicules industriels » est lancée à la rentrée. En matière de conducteur de transport en commun, une promotion entièrement féminine a été formée cette année.