Stade Louis Nicollin à Pérols, TBS Education à Toulouse, stade Nemausus à Nîmes : ces projets d’Occitanie malmenés par la crise financière  

18 septembre 2023

Le 14 septembre, Toulouse Business School (TBS) Education annonce l’abandon de son projet lancé en 2019 de construction d’un nouveau campus dans le quartier Compans-Caffarelli à Toulouse. Info transmise aux rédactions dans un communiqué à relire ici. La cause : « Des retards pris dans le lancement du projet, la complexité technique et des surcoûts successifs.Diverses possibilités immobilières sont en cours d’examen avec des pistes sérieuses », communique l’école de commerce.   

Moudenc « décu ». L’établissement déclare vouloir se concentrer sur « trois grands projets immobiliers d’envergure qui sont ou vont être livrés sur nos campus de Barcelone et Paris (2023), puis Casablanca (2024) », indique Stéphanie Lavigne, directrice générale.  

TBS Toulouse - Les indiscretions
Visuels du projet de campus TBS à Toulouse, tout juste abandonné. Crédit : site du projet.

« Nous prenons acte avec déception de ce choix, a réagi immédiatement (quelques minutes seulement après l’envoi du communiqué de TBS, ce qui en dit long sur la sensibilité et l’importance du dossier dans la Ville rose) le maire LR de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Les crises qui se sont succédé depuis 2019 ont incontestablement complexifié ce projet et beaucoup augmenté son coût. La collectivité reprendra rapidement le dialogue avec tous les acteurs mobilisés sur le projet. » Prévu pour 2023, puis 2028, le feu projet était chiffré à 200 M€ contre 120 M€ initialement.  

De 120 M€ à 200 M€… Cela ne vous rappelle rien ? Côté Occitanie Est, le projet de stade de football Louis-Nicollin, pas abandonné à ce jour, subit les mêmes affres. Le coût initial, d’environ 100 M€ en 2016 (Les Échoslire ici), grimpe aujourd’hui autour de 250 M€. Une réunion publique se tiendra le 26 septembre à Pérols (infos ici). Plusieurs sources proches du monde du BTP et de l’immobilier que le projet, cher à Laurent Nicollin, président du MHSC, ne se fera pas, vu l’inflation du coût des matériaux et la hausse des taux d’intérêt. Des taux d’intérêt qui resteront durablement élevés, a prévenu Christine Lagarde, présidente de la BCE, la semaine dernière – la Banque centrale européenne ayant porté ses taux à leur plus haut niveau historique depuis la création de l’euro, à 4 %. Ce lundi 18 septembre, les élus écologistes de Montpellier (majorité de Michaël Delafosse, qui soutient, lui, le projet de nouveau stade) publient une lettre ouverte dans laquelle ils proposent « une mutualisation du stade Yves du Manoir (GGL Stadium, note) à Montpellier », à la fois pour le MHR (rugby) et le MHSC (football). À prendre avec des pincettes : les deux cultures sportives restent très éloignées, et les présidents respectifs, Mohed Altrad et Laurent Nicollin, souhaitent à terme posséder leur propre enceinte. Or, le GGL Stadium appartient à la métropole. La solution écologiste est donc peu envisageable, mais elle montre le malaise croissant sur le montage financier des dossiers.  

Projet de campus MBS : vers un dérapage budgétaire. Autre gros projet d’équipement à Montpellier, le futur campus de Montpellier Business School, prévu pour 2026. Contrairement à son homologue toulousain, le projet est sur les rails, pour accueillir à terme 5.000 étudiants, à proximité de la gare TGV Sud de France. Ce projet immobilier “Nouveau Campus” permettra de regrouper à Cambacérès le campus de MBS (Montpellier Business School), les locaux de la CCI Hérault (partenaire du projet), l’antenne régionale CCI Occitanie et Purple Campus. Prévu pour la rentrée 2026 (et non 2025 comme initialement prévu) et confié aux architectes Tourre-Sanchis / Fontès, il bénéficie d’une page web dédiée. Le permis de construire a été déposé en 2022. L’actuel campus (site d’Alco) a été cédé à la foncière Emergence (GGL / Crédit Agricole) : plus question, donc, de revenir, en arrière. En revanche, les réunions de travail seraient, d’après nos informations, tendues entre François Fontès et la CCI de l’Hérault, sur fond de dérapage de coûts prévisionnels. « Le projet progresse selon le calendrier annoncé, et n’est pas remis en cause par la hausse de certains coûts de construction. Le groupement Fontès-Tourre-Sanchis, qui avait remporté l’appel d’offres, reste l’architecte du projet », indique toutefois MBS aux Indiscrétions.
La CCI Hérault complète : « Le groupement Fontès-Tourre-Sanchis a achevé sa mission qui prenait fin avec l’avant-projet définitif. Eiffage Construction, titulaire du CPI (Contrat de Promotion Immobilière), choisira le maître d’œuvre de la phase d’exécution des travaux. La hausse de certains coûts de construction a nécessité un travail approfondi sur l’avant-projet définitif. » Le CPI sera par ailleurs signé première quinzaine d’octobre, d’après une source proche.
Une conférence de presse est prévue le 26 septembre à 9h, organisée par MBS.

Le volet commercial du stade de Nîmes retoqué. Le projet de reconstruction sur site du Stade des Costières, portée par le président du Nîmes Olympique, Rani Assaf, à travers la société Nemau, est fragilisé. Le projet, chiffré à 250 M€, dessiné par Valode et Pistre et prévoyant 90.000 m2 de bâti autour de l’enceinte (commerces, activités ludiques, résidences gérées, locaux professionnels, hôtels, bureaux, logements), a fait l’objet d’une concertation fin 2020 (Les Échos, lire en cliquant ici).  
Mais la commission nationale d’aménagement commercial vient de donner, le 14 septembre, un avis défavorable au volet commercial du projet Nemausus, confirmant un premier signal défavorable en janvier (lire dans Les Échosen cliquant ici). Dans ce contexte, la Ville ne pourra pas accorder le permis de construire. « Nîmes Olympique au stade… de l’impasse », titre joliment Midi Libre, ce 15 septembre (cliquer ici). Julien Plantier, premier adjoint au maire de Nîmes et président de la SAT et de la SPL Agate, appelle, sur France Bleu Gard Lozère, au « départ de Rani Assaf de la présidence du Nîmes Olympique » (à lire en cliquant ici). Selon lui, l’ex DG délégué de Free Mobile « méprise le peuple nîmois par rapport à la gestion du club ». Sur le terrain, ce n’est pas la joie non plus : nos amis nîmois végètent en National, à la 15e place, avec aucune victoire en 6 matchs. Quand ça veut pas…  

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