Première mondiale, ressource en eau, réflexions autour de l’IA dans le domaine de la santé, développement foncier et immobilier et échanges autour de la santé, le Corum de Montpellier reçoit, ce 15 octobre, les deuxièmes Assises de MedVallée. Les Indiscrétions y étaient.
Présentation d’un robot pour accompagner les enfants dans le traitement du cancer. Développé par la start-up parisienne Enchanted Tools, en partenariat avec le Siric Montpellier, les deuxièmes Assises de MedVallée ont vu évoluer sur scène (après quelques ratés technologiques au démarrage) le robot Miroki. Ce robot, qui fonctionne avec le moteur d’intelligence artificielle GPT4, va accompagner en 2025, pendant un an de tests, les enfants atteints de cancer pendant leurs séances de radiothérapie. Une première mondiale. « Les enfants doivent rester seuls pendant leurs séances de radiothérapie (du fait de l’exposition aux rayons), ce qui est anxiogène, car les séances peuvent durer des dizaines de minutes, voire des heures. Ces robots leur tiendront compagnie, notamment en dialoguant avec eux », estime David Azria, directeur du Siric Montpellier.
Quelles solutions immobilières et foncières pour MedVallée ? « Il y a un besoin urgent de rééquilibrer le nord et le sud de Montpellier, analyse Christèle Marnas, directrice régionale de Tourny Meyer. Le maire, Michaël Delafosse, parle souvent de cette problématique : quand on place 100.000€ à Montpellier, en moyenne, il n’y en a qu’un dixième pour le nord ». Le projet Cortex, un campus privé dédié à la santé, sera implanté au nord du Biopôle d’Euromédecine, au nord de la Tuilerie de Massane. « Créé par Bertin Nahum (Muhan Invest, note) et accompagné par l’entreprise de promotion immobilière Aéko (Thierry et François Aznar), Cortex devrait s’installer sur 15.000 m2 de bâtiments et d’espaces tertiaires, des espaces verts, parkings. Chaque entreprise qui viendra s’installer là-bas aura à sa disposition entre 1.500 et 3.000 m2. Le permis de construire devrait être déposé fin 2024. C’est une des premières grosses opérations. »
« Ensuite, il y a le Castel Med Park, en face du lycée Pompidou, à Castelnau-le-Lez. Muhan Invest et Aéko travaillent dessus également : 4 immeubles de bureaux, 3.600 m2, 1.800 m2, 1.400 m2 et 1.200 m2. C’est en cours de commercialisation par Tourny Meyer et Arthur Loyd ».
« À Cap Gallargues, dans le Gard, il y a une extension de zone d’activité dédiée à la santé. Altémed a remporté le marché en tant qu’aménageur pour en faire un site de délestage pour les entreprises de MedVallée qui voudraient avoir des unités industrielles spécialisées. »
Par ailleurs, le Biopôle d’Euromédecine va accueillir un 4e bâtiment. Après Cap Gamma, Cap Delta et Cap Sigma qui concentrent 26 entreprises pour 350 emplois, MedVallée va créer un quatrième bâtiment à cet emplacement : 8.500 m2 de bureaux, laboratoires et ateliers de production (possibilité pour 50 entreprises et 500 emplois de s’installer). Livraison prévue en septembre 2027.
« Si on veut rendre à nouveau un territoire attractif mal desservi, il faut d’abord recréer un contexte, lancer des opérations, c’est ce qui a été fait. Maintenant, il faut reprendre le plan d’infrastructure. Aujourd’hui, entre le Biopôle (4.000 m2), Cortex (15.000 m2) et Castel Med Park, on commence à voir émerger une offre cohérente pour MedVallée, même si on n’est pas au niveau de ce qu’on retrouve à Mauguio (PIOM, Pays de l’Or) pour l’instant ».
Numérique et IA, atouts pour la prévention et le soin. « Aujourd’hui, nous arrivons à déterminer, grâce à l’intelligence artificielle, des cellules cancéreuses les plus agressives dans une tumeur, pour prioriser le traitement. La prise en charge n’en devient que meilleure, indique Stéphanie Nougaret, radiologue à l’ICM Montpellier. Avant, avec de simples biopsies, nous n’avions la représentativité de la tumeur qu’à un instant, ça ne voulait pas dire grand-chose ».
Boost Invest MedVallée. Lancé au printemps, le programme Boost Invest MedVallée, mis en place par le BIC de Montpellier 3M, vise à soutenir des entreprises MedVallée implantées ou qui souhaitent s’investir sur le territoire de la métropole, couvrant des besoins allant de 100.000 € à 10 M€. Pascal Peny, dirigeant de Greenphage, est l’un des premiers lauréats du programme : « Nous recherchons 2 M€ en fonds propres, sur 4 au total pour poursuivre notre développement », livre-t-il.
L’ICM annonce la création d’un centre de traitement et d’innovation en oncologie (CTIO), sur une parcelle appartenant à Montpellier 3M, rue de la Croix Verte. L’investissement s’élève à 7,7 M€, pour un projet de 1.500 m2 dédiés à la recherche. Sur la période 2024-2026, Montpellier 3M apporte 1 M€ de subventions à l’ICM.
La problématique de la ressource en eau au cœur des débats. La réutilisation des eaux usées est encore trop faible en France. « Nous réutilisons moins de 1 % des eaux usées en France, contre environ 14 % en Italie et en Espagne », déplore Olivier Sarlat, président du pôle de compétitivité Aqua-Valley. La désalinisation pourrait être une solution. « La France est le seul pays de l’arc méditerranéen à ne pas se servir de cette option. Mais c’est un problème de riche. Cette option s’utilise en dernier recours », juge Éric Servat, directeur du centre Unesco Icireward.
L’Airbus d’ici. Michaël Delafosse, entouré de chefs d’entreprise, paraphe un accord de consortium visant à lancer l’International Innovation Hub. La structure, initiée par Montpellier 3M et le CGIAR, ambitionne de stimuler l’innovation et de renforcer la durabilité des systèmes alimentaires à l’échelle internationale. « MedVallée fertilise depuis trois ans un écosystème autour de la santé, indique Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole. Plus de 1.000 emplois sont créés dans cette dynamique, ce qui illustre la vitalité de cette initiative sur le territoire. Toulouse a Airbus et son écosystème, nous, nous sommes bons en santé. »