Montpellier : le projet de PLUi-Climat franchit la première haie

14 octobre 2024

En conseil métropolitain, le 8 octobre, les élus de la Métropole de Montpellier valident le très attendu Plan Local d’Urbanisme Intercommunal Climat, qui vise à remplacer les 31 Plans Locaux d’Urbanisme, pour proposer « une vision partagée à l’ensemble des habitants de la métropole de Montpellier », indique la métropole. Le plan prévoit notamment d’intensifier l’urbanisation de long de la ligne 5 de tramway, l’extension de la ligne 1 jusqu’à la gare Sud de France, le déploiement de 5 lignes de bustram, et une division par deux de la superficie des zones « à urbaniser » par rapport au SCoT 2006 (750 ha contre 1500 auparavant).  

Conseil métropole Montpellier PLUi
©Jules Mestre (Les Indiscrétions)

Place au réinvestissement urbain. Dans le cadre de ce PLUi-Climat, 84 % de l’urbanisation à venir se fera par le réinvestissement du bâti déjà existant : transformations de friche ou de bureaux en logements – ZAC Beausoleil, secteur Ode à la Mer à Montpellier. Les deux tiers du territoire sont classés en zones agricoles (A) ou naturelles (N) et sont donc sanctuarisés. Les zones à urbaniser (AU) passent de 1500 ha (SCoT 2006) à 750 ha 

Unanimité des 31 maires de la Métropole. Avec 12 votes contre, et 9 abstentions dans l’ensemble de l’assemblée, le PLUi Climat est validé par le conseil métropolitain de Montpellier Métropole, avec une majorité de voix favorables, et une unanimité chez les maires de la Métropole.  

« Ce PLUi Climat est un compromis ». Stéphane Champay, maire du Crès (34) et vice-président de 3M (succédant à l’écologiste Coralie Mantion), estime que ce « PLUi Climat est un compromis. Nous tirons le bilan de la concertation en cours depuis avril 2019. Désormais, le but est de faire approuver ce plan à l’été 2025 », explique-t-il. Ce plan promet de sanctuariser les deux tiers du territoire, pour porter le projet de développement urbain sur le tiers restant, en réduisant de 50 % l’artificialisation des sols. 

L’habitat, sujet phare du PLUi Climat. Au total, Stéphane Champay compte 1.900 contributions à la concertation publique au sujet du PLUi, « dont plus de deux tiers qui tournent autour de la question de l’habitat », précise-t-il. Avec ce plan, il précise que la priorité est donnée au réinvestissement du bâti existant.  

56 OAP Pour encadrer les opérations, 56 Orientations d’Aménagement et de Programmation (OAP) entourent le PLUi-Climat. « C’est la fin de l’urbanisation à la parcelle qui a fait tant de mal à notre territoire », juge Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole.   

De farouches opposants. Gants de boxe et protège-dents de rigueur, les opposants au PLUi Climat étaient de sortie. Dès l’entrée du bâtiment, avec une manifestation de membres de l’association « Sauvegardons Sablassou » (zone de Castelnau-le-Lez, où doit déménager la Clinique du Parc, opération portée par Icade Santé), et dans l’hémicycle même, avec dix opposants brandissant chaque une lettre du mot « Démocratie », nécessitant l’intervention de Michaël Delafosse.  

28 prises de paroles, en majorité des opposants. « Depuis quatre ans, j’essaye de comprendre votre vision de l’aménagement du territoire. Nous n’avons eu que quelques jours pour étudier ce dossier, la découverte du PLUi réservera bien des surprises aux Montpelliérains », déclare l’architecte Stéphanie Jannin (Horizons). « Ce plan est un déni de démocratie, il y a beaucoup trop d’incohérences dans ce projet », juge Mathilde Borne, conseillère municipale de Castelnau-le-Lez. « Il y a du greenwashing partout, et de la cohérence nulle part. Vous parlez de la volonté de développer les circuits courts mais bétonnez les terres agricoles locales », lâche François Vasquez (Les écologiste). « Ce PLUi poursuit la folie bétonnière. Rien ne nous oblige à accueillir 70.000 personnes en 10 ans. On peut faire autrement », souffle Alenka Doulain (LFI). « Ce PLUi n’a de climat que le nom. Avec ce plan, vous détruisez la ceinture verte des communes de la métropole », lance Coralie Mantion (Les écologistes). « Je voterai contre ce plan pour la pauvreté de sa concertation », tacle Philippe Saurel, ex-maire DVG de Montpellier.  

Suite du parcours de haies. Le PLUi Climat voté par le conseil métropolitain, une enquête publique sera ouverte cet hiver, avant d’être définitivement soumis au vote à l’été 2025, pour une application, s’il est adopté, un mois plus tard, dans les 31 communes de la Métropole.  

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