Alors que la flamme olympique vient réchauffer l’Occitanie (Sète, viaduc de Millau, Montpellier ce lundi, puis l’Aude, puis Toulouse…). Les Indiscrétions vous invitent à plonger dans le réseau des Centres de Ressources d’Expertise et de Performance Sportive, plus connus sous le nom de « Creps ».
Avec leurs équipements de pointe et des services experts, les Creps d’Occitanie, CNEA de Font-Romeu en tête, s’affirment comme de précieux centres de préparation des athlètes en vue des JO Paris 2024. Plongée au cœur de ces équipements également dédiés à la formation, et propriétés de la Région Occitanie.
Préparation des athlètes de haut niveau et formation aux métiers du sport : voici leurs deux grandes missions. La Région Occitanie est forte de deux Creps implantés sur 3 sites : Montpellier, Font-Romeu et Toulouse. Trois sites dont l’expertise joue un rôle-clé dans l’accueil, en Occitanie, de plus de 1.500 athlètes en vue des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 (JO).
En quelques chiffres, les Creps d’Occitanie, ce sont 42 structures permanentes d’entraînement réunissant 900 athlètes, plus de 38.000 journées stagiaires sportifs chaque année, et 143 formations aux métiers du sport dispensés à 1.600 stagiaires.
À Font-Romeu, des chambres hypoxiques pour optimiser les performances. Le Creps-CNEA (centre national d’entraînement) de Font-Romeu, structure unique en France, culmine à 1.850 mètres d’altitude. Carole Delga, présidente de la Région, entend « conforter Font-Romeu comme référence nationale et internationale, incontournable en termes de formation des jeunes sportifs et d’entraînement des athlètes de haut niveau ». 2024 est ainsi marquée par le lancement du futur Centre de préparation à la haute performance (6.000 m2, 45 M€ d’investissement).
Symbole de cette ambition, ce mercredi 15 mai, la skieuse acrobatique ariégeoise Perrine Laffont, quintuple championne du monde et championne olympique de ski de bosses, portera la flamme olympique au Creps-CNEA.
L’un des points forts de Font-Romeu est les chambres hypoxiques, dédiées aux sportifs de haut niveau, où l’oxygène est réduit. La kayakiste Manon Hostens, 29 ans, a utilisé cet outil très utile en janvier, pendant deux semaines, en vue des JO de cet été. « Dans ces séances, notre corps est confronté à un stress physiologique. On a peu d’oxygène, on se retrouve dans le dur, et le corps doit trouver des adaptations ! », rit-elle.
En vue des JO Paris 2024, le CNEA Font-Romeu est prisé par les athlètes. Exemple de disciplines olympiques accueillies avant l’été : délégations britannique de pentathlon, mexicaine de triathlon, ukrainienne de natation, et les équipes de France de pentathlon, de para-natation, de para-triathlon et de para-athlétisme. L’équipe de France de Kayak a séjourné à Font-Romeu du 3 au 17 janvier. Autre exemple avec Pierre-Antoine Baele, vice-champion du monde de paratriathlon, et qui a séjourné au CNEA du 21 au 28 janvier.
Régénérer vite le corps en cas de blessure. « Font-Romeu offre un cadre idéal pour les stages en altitude. Il suffit de sortir des bâtiments pour se retrouver en pleine nature. Un vrai avantage pour les sportifs, car cela évite les problèmes de transport et de logistique », souligne Fabien Cadet, accompagnateur au ministère des Sports basé à Montpellier.
« On s’y retrouve logés et nourris, avec une alimentation adaptée, complète Manon Hostens. C’est très agréable. Les pistes de ski de fond permettent de développer le volume aérobie. Et je vais pagayer au lac de Matemale, à proximité. »
La championne, deux olympiades à son actif (12e en 2016, 7e et finaliste en 2021), enchaîne depuis des années les stages d’hiver à Font-Romeu. « Notre outil de travail, c’est notre corps, rappelle celle qui a aussi été résidente du pôle France au Creps de Toulouse entre 2011 et 2021. Font-Romeu est idéal pour travailler la performance, mais aussi pour régénérer notre corps en cas de blessure, avec des kinés et des médecins sur place. Les résultats d’examens tombent très vite. »
Le Creps-CNEA génère 200 emplois directs, avec plus de 3,5 M€ de budgets de fonctionnement, 850 lycéens et collégiens, et 550 étudiants STAPS résidents permanents. Autant de ressources essentielles pour le territoire.
La thermoroom du Creps de Montpellier. Les deux autres sites d’Occitanie ne sont pas en reste avant les JO. Le montpelliérain Noé Garandeau (windfoil), en lice pour la série d’accès aux JO en planche à voile olympique (Foil ‘IQ Foil’), qui a intégré le Creps de Montpellier il y a deux ans pour optimiser sa préparation aux épreuves internationales, « utilise des machines pour faire des bilans, notamment l’évolution des masses graisseuses et de muscle. Un graphique assure un suivi d’année en année. » « Le Creps nous accompagne sur le triple suivi du projet (sportif, scolaire et de vie), les suivis physique et psychologique, confirme Fabien Cadet, coordinateur. C’est une infrastructure incroyable, avec de grandes salles, et des appareils de haute technologie. » Exemple, la thermoroom, qui reproduit la chaleur et l’humidité que peut rencontrer un sportif le jour de la compétition. « J’ai utilisé cet équipement en vue du championnat du monde au Brésil, et ça a payé : j’ai terminé 3e », sourit le jeune homme.
Suivi médical et personnel. Présélectionnée en biplace pour les JO de cet été avec sa coéquipière Vanina Paoletti, Manon Hostens ajoute : « Tous les ans, nous bénéficions d’un suivi médical multiple. » Par ailleurs, la pluralité sur place des équipements (cardiologie, musculation, pistes de sprint…) « me permet d’optimiser mon emploi du temps. Pas besoin de chercher un stade ou une salle de musculation ».
« Le Creps de Toulouse s’est amélioré. Nous avons désormais 4 terrains couverts au lieu de 2 auparavant, avec de belles hauteurs sous plafond, se félicite de son côté la toulousaine Lézana Placette, aux côtés de sa coéquipière de beachvolley Alexia Richard. Cela facilite nos entraînements hivernaux. »
L’environnement du Creps a permis au duo de se projeter vers l’excellence. Aujourd’hui âgées de 26 (Lézana) et 28 (Alexia) ans, elles sillonnent aujourd’hui le globe, au rythme des tournois, et sont très bien placées pour participer aux JO, avec une 13e place au classement mondial en avril.
Toutes deux ont été internes du Creps, dans la cadre du double projet sport-études. Le duo anticipe son après-carrière. Avec le soutien du Creps, actif sur les projets personnels et professionnels, Alexia est ainsi diplômée d’un master en marketing-communication, et Lézana suit à distance un Master de management à l’EM Grenoble.
Au total, entre janvier 2023 et août 2024 (date des JO), l’Occitanie aura accueilli… 184 stages de préparation et 1.526 athlètes, venus des 5 continents ! Ce qui fait de l’Occitanie l’un des territoires français les plus attractifs pour la préparation des délégations internationales en vue des JO.
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