Diversification des activités, investissements, difficultés de recrutement, développement des points de vente… Le groupe Eminence, leader des sous-vêtements pour hommes (Aimargues, Gard), propriété de l’israélien Delta Galil, dévoile ses projets 2024 à l’occasion d’une conférence de presse le 1er mars à Montpellier. Les Indiscrétions étaient présentes.
Cibler le marché féminin. Leader des sous-vêtements pour hommes, Eminence (500 salariés, 100 M€ de CA) procède à l’acquisition de Passionata, spécialisé dans les soutiens-gorges avec l’ambition de « développer de nouveaux segments : les vêtements de nuit, les vêtements « de détente » et les maillots de bain », annonce Antonio Iandolo, président du groupe Eminence, qui fête ses 80 ans. Ce rachat permet au groupe gardois de diversifier son activité et de cibler les femmes. La marque sera vendue dans 18 pays, en commençant par l’Allemagne, l’Italie et la France. « Avec Passionata, nous devons nous adapter et passer d’une distribution de masse à une distribution en retail », souligne Éric Abriat, directeur des opérations du groupe. Autre difficulté induite : « sur l’homme, nous avons 3 voire 4 couleurs dans 5-6 tailles. Mais la femme c’est l’explosion : il y a des bonnets, une avalanche de couleurs, et des finitions différentes pour le même modèle », poursuit Éric Abriat.
Habiller les forces de l’ordre. Toujours dans une logique de diversification de son activité, Eminence dévoile remporter, aux côtés de Mark & Balsan et Leo Minor, le marché public d’habillement de la police et de la gendarmerie lancé par le gouvernement. L’industriel aura en charge la fabrication des produits en maille (polo, chemise tactique…) et la logistique. Le contrat devrait commencer début 2025 pour une durée de quatre ans, renouvelable deux ans.
10 M€ d’investissements. Sur les 10 M€ investis par Eminence pour se moderniser, 4 M€ sont consacrés à la rénovation du siège social à Aimargues. « Le bâtiment n’est pas isolé thermiquement. La rénovation va permettre de le rendre moins énergivore », explique Gersende Heslot, directrice des ressources humaines d’Eminence. Conçus par l’agence d’architecture MN Lab (Nîmes), les travaux devraient prendre fin en juillet. Période au cours de laquelle les 140 salariés travaillent dans des locaux provisoires loués. Par ailleurs, 2 M€ sont destinés à la logistique, 3 M€ à l’informatique pour trouver des outils facilitant notamment les tâches administratives, et 1 M€ a été mobilisé pour rapatrier les machines de production d’Italie en France.
Recruter des mécaniciens. Le groupe Eminence recrute une trentaine de personnes, la moitié sur des fonctions marketing/commerciales et l’autre moitié sur des fonctions logistiques et des métiers techniques. « Nous sommes esseulés au niveau des formations textiles, déplore Gersende Heslot. Nous formons en interne car nous ne trouvons pas d’opératrices en confection sur le marché. Nous recrutons des mécaniciens car c’est le métier qui se rapproche le plus des opérateurs qui manipulent les machines à tricoter. » Le temps de formation d’une opératrice en confection est de trois ans.
Cap sur les pharmacies. Par ailleurs, Eminence projette de vendre les culottes de règles et son produit Sérénité, qui aide les personnes âgées à traiter les problèmes de fuite urinaire, dans les pharmacies.
À (re)lire dans ToulÉco, « Industrie textile. Le Gardois Eminence veut diversifier son activité » en cliquant ici.