La problématique du recrutement s’impose à tous les chefs d’entreprises, quel que soit leur secteur d’activité. Ce n’est pas tant le manque de candidatures. Ils en reçoivent, mais avec des profils qui ne correspondent pas au poste ! Par exemple, à la CPME du Gard, nous avons reçu la candidature d’un gardien de prison pour le poste… d’assistante administrative. Les chercheurs d’emploi postulent en ligne, envoient leur CV à tout va, mais ne prennent pas le temps de regarder la fiche de poste ou encore ce que fait la structure. Un des candidats m’a quand même demandé ce que l’on vendait à la CPME ! Je suis restée sans voix.
Fidéliser ses employés
Vient aussi la problématique de la fidélisation. Une étude a montré que les jeunes vont être amenés à changer d’emploi environ tous les trois ans. L’emploi est devenu un bien de consommation. Récemment, nous avons recruté une jeune. J’ai cédé sur un montant salarial que je ne pensais pas du tout accorder. Et au bout de trois jours, elle est partie en nous annonçant qu’elle avait trouvé mieux ailleurs, avec d’autres avantages. Je n’en revenais pas ! C’est devenu tellement compliqué de fidéliser ses employés que les entreprises préfèrent reculer. Les chefs d’entreprise refusent du business et n’emploient plus, voire se séparent de leur main d’œuvre, préférant faire seuls. Nous nous plaignons que l’intelligence artificielle et autres procédés d’automatisation tuent l’emploi. Mais nous en sommes à l’origine. Les caisses automatiques sont installées dans les supermarchés aussi parce que les enseignes n’arrivent plus à recruter de caissières.
Source : interview lors de la rentrée économique de la CPME 30, le 15 septembre à Nîmes.