Le recrutement : entre science et art, un équilibre à maîtriser

15 janvier 2025
Loïc Douyère et Augustin Valero
Loïc Douyère et Augustin Valero, associés de Florian Mantione Institut

Dans un monde professionnel en constante mutation, le recrutement occupe une place stratégique au sein des entreprises. Recruter ne se limite pas à pourvoir un poste vacant : il s’agit de sélectionner les talents qui contribueront à la réussite et à l’évolution de l’organisation. Pourtant, le processus de recrutement oscille entre deux pôles : la rigueur scientifique et la finesse artistique. Cette dualité soulève une question cruciale : comment combiner ces deux approches pour garantir des embauches à la fois pertinentes et humaines ? 

Le recrutement, un exercice hybride 

D’un côté, le recrutement repose sur des outils scientifiques : tests psychométriques, algorithmes prédictifs, ou encore analyses de données. Ces méthodes, alimentées par l’intelligence artificielle, promettent une objectivité accrue et une réduction des biais humains. Elles permettent de prédire les performances, de comparer les compétences et d’évaluer la compatibilité d’un candidat avec une culture d’entreprise. 

D’un autre côté, le recrutement reste une affaire profondément humaine, où l’intuition joue un rôle central. Un CV parfait ou un excellent score à un test ne suffisent pas toujours à garantir l’adéquation d’un candidat. L’évaluation de la personnalité, des motivations et du potentiel repose encore sur une appréciation subjective, fruit d’une expérience et d’un savoir-faire propres au recruteur. 

Cette tension entre l’objectivité des données et la subjectivité humaine peut, si elle n’est pas maîtrisée, créer des déséquilibres : trop d’automatisation peut déshumaniser le processus, tandis qu’une approche exclusivement intuitive risque de manquer de fiabilité. 

Clés pour équilibrer science et art dans le recrutement 

1 / Miser sur une méthodologie structurée
La rigueur scientifique doit être le socle du recrutement. Il s’agit de définir clairement les besoins du poste, d’élaborer des critères objectifs et de standardiser certaines étapes, comme les entretiens structurés. Ces méthodes permettent d’assurer une cohérence dans l’évaluation des candidats tout en limitant les biais inconscients. 

2 / Adopter une approche personnalisée
Si la science structure le processus, l’art doit enrichir l’expérience. Chaque candidat est unique : les recruteurs doivent personnaliser leurs interactions, poser des questions adaptées et prêter attention aux signaux non verbaux. Cette dimension humaine renforce la confiance et favorise une évaluation plus nuancée. 

3 / Combiner données et intuition
Les outils d’aide à la décision, comme les tests de personnalité ou les algorithmes de sélection, doivent être considérés comme des compléments à l’expertise humaine, et non comme des substituts. Les recruteurs doivent apprendre à interpréter les données avec recul, tout en laissant une place à leur jugement. 

4 / Former les recruteurs à l’équilibre
Pour tirer le meilleur des deux approches, les recruteurs doivent développer des compétences pluridimensionnelles : une maîtrise des outils technologiques, une capacité d’analyse critique et un savoir-faire relationnel. Les formations en sciences sociales, en psychologie ou en gestion des biais cognitifs sont particulièrement utiles.

5 / Privilégier une approche collaborative
Le recrutement ne doit pas être l’affaire d’une seule personne. Associer plusieurs parties prenantes (managers, équipes RH, collaborateurs potentiels) permet de croiser les regards et de mieux équilibrer science et intuition. 

6 / Humaniser l’automatisation
Les outils technologiques, s’ils sont indispensables, doivent être conçus pour servir et non remplacer l’interaction humaine. Par exemple, l’automatisation des premières étapes du recrutement (tri des CV, tests en ligne) peut libérer du temps pour des échanges plus approfondis avec les candidats retenus. 

Recommandations pour un recrutement performant 

Évaluer sur le long terme : Un recrutement réussi ne se mesure pas seulement à l’embauche, mais aussi à l’intégration et à la satisfaction à long terme des nouveaux collaborateurs.

En conclusion, le recrutement, bien qu’hybride, n’est pas un compromis. Il est la combinaison des forces complémentaires de la science et de l’art. En structurant les processus grâce aux outils scientifiques tout en préservant l’intuition et la dimension humaine, les recruteurs peuvent relever les défis du marché du travail moderne. Savoir recruter n’est pas seulement remplir un poste : c’est un acte stratégique et créatif qui contribue à écrire l’avenir d’une organisation. 
 
> Florian Mantione Institut organise sa cérémonie de vœux, le 30 janvier au FDI Stadium (avenue du Val de Montferrand, Montpellier), à partir de 19h. Inscription obligatoire : https://www.linkedin.com/events/7267927941966135297 

Florian Mantione Institut revient pour une nouvelle tribune partenaire la semaine du 10 février.

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