
Dans les travées du Salon international de l’agriculture, de jeunes élèves de Maisons familiales rurales du Gard assurent le service. La structure qui assure la formation agricole de jeunes allant du collège au bac +5 fait le déplacement aux côtés du département du Gard, pour permettre à certains élèves de découvrir l’un des plus grands salons de la filière. Une semaine après la fin du Salon international de l’agriculture, et alors que le mot « crise » est employé massivement pour parler de la filière agricole, la rédaction des Indiscrétions est partie à la rencontre de trois élèves de la MFR de Vézénobres (30), tous trois en classe de terminale, pour un baccalauréat professionnel Conduite et gestion de l’entreprise agricole (CGEA).
Yanis est en stage au sein d’un élevage de chevaux, à Fuveau, entre Aix-en-Provence et Marseille. « Le top, ce serait de pouvoir m’installer avec mon propre élevage de chevaux, explique-t-il. Mais d’abord, je compte travailler chez quelques patrons, pour acquérir des connaissances et des compétences. Puis, je songerai à cet élevage. Soit en France, soit aux États-Unis, tout simplement parce que la race de chevaux que je veux élever vient de là-bas ».
Lila a déjà validé un CAP élevage équin, et s’est inscrite au sein de l’école vétérinaire de Montpellier. « J’aime les chevaux depuis toute petite, et si j’obtiens un diplôme d’assistante vétérinaire, je pourrai soigner les chevaux de mon propre élevage de Camargue moi-même », glisse-t-elle.
Faustin, lui, travaille au sein de son exploitation familiale, aux côtés de son père. « Je suis de Caveirac, et mon père a une manade à la sortie de Saint-Gilles (30), explique-t-il. Il a une trentaine de vaches limousine pour la viande. L’objectif, c’est d’agrandir l’exploitation, et diversifier en introduisant des ovins ou des cochons. Mon petit frère aussi va pouvoir nous rejoindre sur l’exploitation, mais il n’a que 14 ans pour le moment ! »
Tous les trois s’accordent à dire que leur filière connaît d’importantes difficultés. « Ça va être dur, bien sûr, mais dans ce métier, on fait tout par passion. Il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre sur les investissements qu’on fait par exemple, sinon, on tombe dans un cercle vicieux », souligne Yanis, plein de maturité. « Pour que nos filières aillent mieux, ce serait bien d’arrêter d’importer des produits de l’autre bout du monde. Privilégions les produits français. Arrêtons du lait alors qu’on en produit des litres et des litres ici, tonne Faustin. Sur l’exploitation familiale, nous vendons la viande en direct, à nos prix. Les gens préfèrent venir chercher leur viande directement ». « Oui, il y a eu la colère des agriculteurs, mais quand je vois les changements depuis, je me dis qu’ils n’ont pas été en colère assez fort », déplore Lila.
Les Maisons familiales rurales, au nombre de 5 dans le département du Gard forment les agriculteurs de demain, sur des métiers allant de l’élevage à l’arboriculture, en passant par la vente ou l’industrie.