On a aimé. Quoi ? Ces tables rondes automnales avec du franc-parler et beaucoup d’humain. C’est le souvenir que je garderai des deux animations de débats, le 23 novembre à Alès (Hup d’Alès Agglomération) et le 30 novembre à Carcassonne (centre de congrès du Dôme), organisés par Ad’Occ. Comme avec Sébastien Esteban, devenu gérant d’une salle de réalité virtuelle à Carcassonne, après 15 ans à travailler comme éducateur spécialisé pour les services sociaux du Département de l’Aude. Ou Cindy Penez, qui a ouvert Berthe aux Pâquerettes, boutique de produits cosmétiques bio, également au pied de la Cité. Une volonté de contribuer à la revitalisation du cœur de ville ? « Pas vraiment… C’est surtout le loyer qui est beaucoup moins cher que dans la galerie d’un centre commercial ! », sourit Sébastien Esteban. « Pour ma part, c’est une conviction », complète Cindy Penez, qui déménage dans un local plus grand pour créer un espace supplémentaire orienté sur le bien-être.
Après 20 ans dans l’industrie nucléaire en région Paca, Cyril Besson s’est reconverti dans l’écoconstruction et la rénovation du patrimoine ancien, au sein de la coopérative limouxine Sapie. « Travailler au sein d’une coopérative permet de prendre des chantiers plus importants, en se regroupant. Le spectre est plus large », déclare-t-il. Il va devenir en janvier salarié de la Scic, « ce qui permet de passer à un statut salarié, tout en étant artisan et maître de mon activité. Sapie prend en charge les aspects de comptabilité et de trésorerie, qui sont très lourds. Les cotisations restent modiques. C’est donc un tapis rouge pour rentrer dans le métier d’artisan. Alors qu’avec le statut de micro-entrepreneur, je n’aurais eu ni mutuelle, ni droit au chômage, ni droit à la retraite… Quand on a deux enfants, c’est léger ».
Et comment se passent les affaires, du côté de la salle de réalité virtuelle ? « Pas très bien, admet Sébastien Esteban, avec un naturel qui change de la langue de bois. Le bilan est négatif, plus que prévu. Les moments de découragement me gagnent parfois, mais je suis soutenu par mon entourage, et par des clients fidèles. Et je crois fort en l’avenir de cette typologie de loisirs ! »
Pour sa part, Ludovic Pintos (Koa’Life, produits CBD, une molécule contenue dans le chanvre) a promu ses produits, « qui réduisent le stress et l’anxiété, soulagent les douleurs, et permettent de retrouver une qualité de sommeil ». Malgré quelques soucis de financement (lire en « Décodage »). Leurs conseils : « Suivre son instinct » (Cindy Penez) ; « Ne pas se précipiter, car il y a, dans la création d’entreprise, beaucoup de subtilité à prendre en compte » (Pascal Pintos) ; « Il est clair que l’emplacement, répété trois fois, est le fondement du commerce, je le confirme ! » (Sébastien Esteban) ; « Aller à la rencontre des gens, c’est ce qui ouvre des portes, ouvrant elles-mêmes d’autres portes » (Cyril Besson). Pour Aurélie Vivès (CCI Aude), « il faut passer du temps sur l’accompagnement des projets. Avoir le soutien de structures reconnues, établir un business plan et une étude de marché, permettent de décrocher des financements bancaires ».
On s’en fout
4 décembre 2023