On s’en fout

25 novembre 2024

Tombera, tombera pas ? Motion de censure baroque, alliant RN et LFI, pour Noël ? Ou simple jeu politique d’intimidation ? À l’heure des consultations pour trouver des compromis sur le budget 2025, le gouvernement de Michel Barnier est mis sous pression. Ce sujet, d’une importance sans doute stratégique, et ô combien médiatique, ne devrait pas figurer dans un « On s’en fout ».
Et pourtant. Force (farce, aussi) est de constater que les élus de la nation récoltent ce qu’ils sèment depuis des décennies. L’accélération des déficits publics, devenus excessifs, n’est pas une information exclusive. La Cour des comptes, les agences de notation, les marchés financiers, les journaux sérieux (il y en a), les chroniqueurs économiques fiables (il y en a aussi) et l’Union européenne multiplient les alertes depuis des années.
Pendant ce temps, que dit la classe politique française ? « Quoi qu’il en coûte », « défense du pouvoir d’achat », « taxation des plus riches », « semaine de 4 jours ». Bref, du gros rouge qui tâche. Plus c’est gros, plus ça passe. Avec un travers : gouverner par les sondages a amené les politiques à nier la réalité, au point de devenir incapable de la dire. Ils sont pourtant là pour ça.
Le remède n’est pourtant pas si compliqué. Agir sur l’orientation scolaire, la découverte réelle des métiers, l’école, la formation professionnelle, la reconversion quand on est cabossé, usé, dans l’impasse. Avoir le ‘courage’ (tout est relatif) de dire qu’il faudra travailler plus longtemps dans la semaine et dans la vie, comme partout sur terre. Que ce n’est pas une fin en soi de partir en courant à la retraite à la première seconde de l’ouverture de ses droits, sauf, bien sûr, pour les métiers pénibles. Qu’il faudra visser les arrêts maladie, entre autres dépenses maîtrisables. Qu’il faudra faire des efforts, tous ensemble et équitablement, si tant est que le « tous ensemble » existe encore. Qu’il n’y a pas le choix, parce que les idéaux se fracassent sur les ruines de 50 ans de budgets méticuleusement déficitaires, tous bords confondus. Avec des dessins et des graphiques simples, ça passe tellement mieux.

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