On s’en fout

De retour dans les courses. C’est un vif plaisir d’avoir bravé la léthargie des fins de semaine sur canapé pour galoper, ce 22 septembre, pendant 23,7 km, à Millau (12) et alentours, lors du la course du Viaduc, organisée par le groupe Eiffage. On parle bien ici du constructeur et exploitant de cet ouvrage hors norme, qui enjambe depuis 20 ans le Tarn et rapproche le Massif Central et la Méditerranée.
La traversée du viaduc – un long faux-plat montant de 2,5 km, on s’en rend compte en courant dessus ! – est le moment privilégié de l’épreuve, courue par 12.000 personnes. Grappes de fanfares, selfies de rigueur un peu partout, ravitaillements millimétrés, supporters massés le long de la route, bonne humeur dans la sueur. À n’en point douter, c’est quand même autre chose que le traditionnel footing solitaire du dimanche. Je retrouve les sensations éprouvées, à l’époque, sur plusieurs marathons – Londres, Beaujolais, Paris, Ajaccio, Nice-Cannes.
Sans oublier – et comment l’oublier ? – l’accueil à bras ouverts, et hautement diététique, concocté par nos amis aveyronnais : festin de couscous le samedi soir et, après l’effort, le dimanche, fricandeau (pâté de campagne à base de porc, cuit au four dans une crépine de porc), chevreuil et tarte aux pommes.
Vous l’aurez compris : on ne me verra pas m’esquinter la santé dans des ultratrails suspects. Le sport est fait pour le plaisir qu’on y prend, et pour se sentir mieux le lendemain que la veille. Un œil sur les temps de passage, l’autre le temps d’admirer la nature aveyronnaise, nimbée de nuages et puissamment mystérieuse, avec son air de bout du monde. Le chrono réalisé ?… On s’en fout.