On s’en fout

26 août 2024

D’un reportage à l’autre, au fil des interviews, des reportages et des interviews, le journaliste bientôt quinquagénaire peut sentir et ressentir un sentiment coupable, antinomique de son métier pétri de curiosité et de capacité à l’émerveillement : au fond, les mêmes discours, idées, idéaux, se font écho. C’est presque décevant, car trop conventionnel pour des esprits formés pendant de longues années sur les bancs des meilleures écoles françaises et internationales.  

Je confesse avoir été traversé par cette sensation, ce lundi de reprise, sur la REF Paris (Medef), dont la logistique est par ailleurs huilée à la perfection. C’est alors qu’il faut lutter contre ces pensées négatives, en sondant dans les discours les bribes d’informations réellement nouvelles, savamment distillées. Dans le désordre, pour ce cru 2024 du grand rendez-vous du patronat français : modalités (assez alambiquées en termes de financement) de la hausse du Smic pour inviter le Nouveau Front Populaire sans l’inviter totalement, absence de culture de dialogue sociale dans le pays, nécessité de structurer le discours patronal pour imposer l’entreprise et la création de richesse dans le débat public, centralisation bureaucratique excessive, nécessité impérieuse de l’union en temps de tempête politique.  

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