Et maintenant ? Les élections législatives du 7 juillet, marquées par une participation record – à ce titre, très représentatives de l’état de l’opinion publique et apportant la « clarification » voulue par le chef de l’État -, ont enfanté de trois blocs à peu près égaux. Dans un ordre inattendu : NFP, Ensemble, et RN en 3e position, alors que ce dernier était sondé en tête, encore le 5 juillet, par tous les instituts. En résumé, on prend les mêmes et on recommence. Le NFP, vainqueur incontestable en nombre de sièges gagnés, n’a pas, et de loin, la majorité absolue. Comment cette alliance, montée à la hâte et composée de courants parfois contraires, fonctionnera-t-elle au quotidien ? Une chose est sûre : les deux autres blocs ne lui feront pas de cadeaux. Là aussi, les urnes livrent un bilan mitigé. Les Macronistes ont limité la casse, mais sont relégués à la 2e place. Le RN a la gueule de bois, mais signe un score historique qui doit interroger les élites, au-delà des émotions et des slogans trop faciles.
Doit-on s’attendre à une énième fulgurance, dont cette folle actualité estivale a le secret, avec une improbable union entre PS, Macronistes et LR qui dessinerait un gouvernement provisoire ? Au final, que faire de ces France irréconciliables, exaspérées, éruptives ?
Là où l’art politique est censé apporter de la concorde nationale et du ciment social, il ne semble plus semer que divisions, fractures et ressentiments. Laissant les électeurs à de fugaces et partielles joies, ou à de bien dangereuses frustrations – c’est selon. L’avenir s’apparente à un point d’interrogation majuscule, aussi haut que la Tour Eiffel, une interrogation bien visible depuis les capitales étrangères et les places financières.
Ce 8 juillet, à l’aube des JO qu’elle n’a pas accueillis depuis 100 ans, la France est ingouvernable. En prenant un peu de hauteur, on peut considérer que ce n’est pas un drame en soi. Le phénomène s’est déjà produit dans l’histoire de la République, qui en a vu d’autres.
Plus important, l’équipe de France de football est toujours en course pour l’Euro 2024. Ses joueurs n’auront même pas honte au moment d’enfiler le maillot tricolore, mardi soir contre l’Espagne. Et, en cas de victoire, la parenthèse enchantée de l’été pourra enfin commencer, pour le bien de tous.
On s’en fout
8 juillet 2024