Dialogue improvisé, au soleil, attablés à la terrasse du Musée Soulages à Rodez (12), après une journée d’animations de débats pour la Sac (société de coordination) Hasso (Habitat Solidarité Sud-Ouest). C’était le 30 mai, avant la double-déflagration du 9 juin – élections européennes et annonce de la dissolution. C’était, me semble-t-il, il y a 100 ans, et pourtant c’était hier.
Avec des cadres dirigeants de bailleurs sociaux membres de Hasso, nous parlons bâtiment, immobilier, politique régionale et nationale, dessous des cartes, journalisme. Plus d’une heure de discussions franches et souriantes. Je sens poindre l’esprit du sud-ouest que j’aime bien. Échanges directs, subtilité d’analyse et sens du verbe. « Il y a un problème avec Macron, c’est qu’il est vraiment trop centralisateur », lâche l’un d’entre nous. J’ajoute : « Pourquoi ne pas décentraliser les ministères, pour rapprocher le pouvoir central des acteurs locaux et des citoyens ? »
Le jeu s’emballe alors. Chacun y va de sa proposition de localisation : le Tourisme à Marseille, les Finances et l’Industrie à Lyon, le Logement en banlieue parisienne, l’Éducation nationale à Lille… ou encore, bien sûr, l’Agriculture à Rodez. Et j’en oublie. Souvenir fugace d’une fin de journée printanière. Et pourtant, l’idée n’est pas si saugrenue…
On s’en fout
17 juin 2024