À l’annonce des résultats, en France, des élections européennes, ce dimanche soir, il n’y avait pas dix solutions pour Emmanuel Macron. La dissolution comme unique planche de salut, après la claque d’une déroute électorale historique pour la majorité présidentielle. Alors, que sortira-t-il des urnes le 7 juillet (en plein Euro de foot, c’est malin) ? Le RN s’y voit déjà. Le chef de l’État pourrait « s’amuser » à voir s’embourber les troupes de Marine dans l’exercice miné du pouvoir, pour les assécher avant l’échéance présidentielle de 2027. Histoire de faire porter à d’autres le poids des trois dernières années de mandat.
Attention, cependant, à ne pas trop se perdre en conjectures. Surtout au lendemain d’un scrutin marqué par l’expression d’une colère. La route est bien longue, pour le RN, entre les 88 députés actuels et la majorité à l’Assemblée nationale, fixée à 289 sièges. Soit 200 députés de plus à aller chercher. Sans aucune stratégie d’alliance pour le 2e tour du 7 juillet, tout le monde se détestant à l’évidence entre LR, Reconquête ! et RN. Le spectre d’une Assemblée nationale encore plus éparpillée façon puzzle que l’actuelle, avec un pays encore plus ingouvernable, n’est pas à exclure. Cela ne viendrait que refléter l’état actuel de la société, fracturée comme jamais, et un peu plus chaque jour.
Pourtant, des réformes de fond ne peuvent plus attendre, dans un contexte de finances publiques en dérapage incontrôlé. L’économiste Philippe Dessertine livre son analyse sans concession, en « À l’affiche ». En clair, on peut s’invectiver et vociférer sur les plateaux télé et les réseaux sociaux, on en revient toujours à la même préoccupation : l’argent, l’argent, l’argent.