Le match, très politique, opposant bobos urbains et ruraux attachés aux traditions, se corse. Quatre communes (pas bobo compatibles) de la métropole de Montpellier (Baillargues, Pérols, Saint-Brès et Saint-Drézéry) réfléchissent à quitter l’intercommunalité, indique L’Agglo Rieuse. Information confirmée aux Indiscrétions par l’entourage d’un maire concerné. « Le clivage sur les traditions a laissé des traces bien plus profondes que ne le pensent l’entourage de Delafosse et Michaël Delafosse lui-même », indique-t-il, faisant allusion aux sorties, en début d’année, de l’élue écologiste montpelliéraine Coralie Mantion, sur son souhait d’encadrer la bouvine. Ce qui avait entraîné une manifestation du monde rural, avec force gardians et chevaux, au centre-ville de Montpellier, le 11 février dernier.
« Nous avons aujourd’hui la volonté de combattre les écolos urbains, enchaîne cette source. Ils ont exprimé, depuis le début du mandat, un mépris envers les maires de la métropole. Michaël Delafosse va devoir faire un choix : maintenir sa majorité avec des écologistes susceptibles de le trahir, ou s’allier avec les maires de la métropole. »
Dans une interview accordée à Midi Libre, ce 5 novembre, Laurent Jaoul, maire de Saint-Brès faisant partie de la fronde, en remet une couche. « Si je pouvais quitter la Métropole de Montpellier pour la communauté d’agglomération du Pays de l’Or, je le ferais immédiatement. » (lire en cliquant ici). S’il le pouvait, car, en effet, il ne le peut pas, la sortie d’une commune d’une EPCI devant faire l’objet d’un vote majoritaire au sein de ladite EPCI.
Comment sortir de ce bourbier ? Une piste avait été suggérée par Hugues Moutouh, ex-préfet de l’Hérault, en 2022 : confier, à terme, la présidence de la métropole au maire d’un village, pour que la métropole ne soit pas uniquement perçue « de l’extérieur » comme une entité fabriquant des pistes cyclables, de l’écriture inclusive et des ZFE. D’autres métropoles le font, comme la Métropole Européenne de Lille, présidée par Damien Castelain, maire de Péronne-en-Mélantois.
On s’en fout
6 novembre 2023