Je ne prends pas l’apéro le vendredi soir. Voilà qui pourrait presque faire le titre de votre newsletter préférée, pour faire des clics. Je ne prends pas l’apéro le vendredi soir : pourquoi diable cette drôle d’affirmation ? Elle va à l’encontre de la tendance. En effet, « l’apéritif est une habitude bien ancrée chez 90 % des Français », détaille une étude très sérieuse. On y apprend même que la fréquence est « fortement marquée chez les CSP+, les 25-34 ans et les hommes » – et je suis concerné par deux des trois critères.
Alors, pourquoi, hein ? Parce que je préfère concentrer la convivialité en quelques occasions phares, plutôt que de la disséminer au fil des semaines, au risque de voir s’installer une forme de routine de la détente. Ce qui serait un comble. Du coup, je ne vois pas « des amis », mais des potes. Et quand on se voit, c’est pour un peu plus qu’un apéro. Sans rentrer dans le détail des consommations, on va dire qu’on ne fait pas le voyage pour rien. À chaque fois, c’est pareil : on ne s’est pas vus depuis des mois, mais c’est comme si c’était hier. Ainsi de suite depuis 30 ans. Ils me mettent la pression, les bougres, pour organiser des retrouvailles mensuelles, mais rien n’y fait. Plus c’est espacé, mieux ça fonctionne – et la santé s’en porte mieux.
Bon, rassurez-vous, il m’arrive de faire semblant et de sourire lors d’un apéro classique « entre amis », en me cantonnant à un verre, en rentrant pas trop tard et en n’ayant parlé ni de foot ni de politique pour ne fâcher personne. Cet entre-deux ne me convient pas, mais il faut bien entretenir une vie sociale. Encore un « On s’en fout » qui mérite bien son nom. Santé !
On s’en fout
22 avril 2024