Pas facile, de constituer un pacte d’associés dans le cadre de la création d’une entreprise. Il faut se projeter dans les éventuelles engueulades futures, alors que tout va bien à ce jour. Chercher à tout verrouiller. Jusqu’au moindre détail. Au risque de s’en mordre les doigts dans 10 ou 15 ans, quand, dit la météo, des nuages pourraient s’amonceler.
C’est à cet exercice à la fois casse-gueule et plutôt drôle que nous nous sommes livrés Amélie Cazalet, Sarah Nguyen Cao Khuong et moi-même, le 29 mars à la Villa Marcel, partagée avec nos amis de Janvier. On s’est posés des questions pragmatiques, aidés en ce sens par notre expert-comptable, Sogecma (Nîmes et Montpellier). Comment désigner les dirigeants ? Quelles sont les règles de majorité nécessaires à l’adoption des décisions ordinaires et extraordinaires ? Faut-il prévoir l’unanimité pour certaines décisions et si oui lesquelles ? Quelles sanctions prévoir en cas de non-respect d’une règle par l’un des associés ? Comment évaluer si ce non-respect est volontaire ou non ? Combien de temps durera le pacte ? Les associés sont-ils prioritaires en cas de volonté de cession des parts par l’un des actionnaires ? J’en passe et des meilleures. On s’est bien creusés la tête avant le week-end en chocolat. « Et si vous vous liguez contre moi, je me défends comment ? » ; « Oui mais toi, si tu deviens sénile, que se passe-t-il ? » ; « Mais si tu veux vendre tes parts à des gens qui ne me conviennent pas ? » etc.
Au fait, c’est quoi, cette création de société ? Une chocolaterie ? Une librairie ? Une enseigne d’e-sport ? Une paillote sur un lac ? Un projet innovant dans l’info digitale ? Après tout, peu importe. L’essentiel, c’est le pacte. Le reste… On s’en fout.
On s’en fout
2 avril 2024