En étant devenu entrepreneur moi-même, individuel d’abord depuis cinq ans puis employeur depuis quatre ans, je me rends compte que je mène les interviews de décideurs avec plus de pertinence. Car la langue des dirigeants rythme aussi une partie de mes journées. Difficultés de recrutements, définition de prix, inflation, politique de fidélisation, climat des affaires, état de la concurrence, partage des richesses, RSE, stratégie, délais de paiement, financement, ouverture de capital… : je m’y reconnais, même si je vis ces questions à une petite échelle (4 salariés à Agencehv). De fait, mes questions sont plus ciselées. Et mes interlocuteurs me perçoivent comme un égal, à qui on peut confier certaines galères. Ce qui me donne accès à des idées d’angles d’articles que je n’aurais pas eus auparavant. Bref, un cercle vertueux. Reste à être perçu aussi et avant tout comme un journaliste. J’ai donc trouvé une formule laconique pour me présenter : « Journaliste-entrepreneur ». Au moins, on retient. Même si on s’en fout.
On s’en fout
11 mars 2024