Alors qu’a débuté, ce 8 septembre, la coupe du monde de rugby en France, je ne vais pas vous mentir : je ne comprends rien ou presque aux règles du rugby. Des passes que en arrière, il faut tirer au-dessus des buts pour marquer le point, le ballon n’est pas rond et rebondit n’importe comment, il n’y a pas de filet, des supporters polis, aucune violence aux abords des enceintes… Mais quel est donc ce sport ? Je sais, ce n’est pas très stratégique, comme sortie du lundi, a fortiori quand on vit et travaille en région Occitanie, dont la capitale, Toulouse, est aussi celle de l’Ovalie. Mais l’honnêteté peut encore être perçue comme une vertu discriminante.
D’autant plus que tout n’est pas perdu. Sans aller jusqu’à me mêler à la foule connaisseuse de la Prairie des filtres, transformée en immense fan zone sur les bords de la Garonne, un stage intensif à Ernest Wallon est envisagé. L’invitation à assister à un match du Stade Toulousain a été lancé par une de mes relations, bien placée dans les nombreux et puissants réseaux de la Ville rose. Je l’ai prévenu : « Attention, il faudra tout m’expliquer, ou presque. » Réponse enthousiaste en retour. Impossible, donc, de me dérober.
Les footeux narguent parfois les rugbyphiles – veuillez m’excuser pour le néologisme, que je trouve mignon. Avec un argument massue : le rugby franchouillard, célébré lors de la cérémonie d’ouverture par Jean Dujardin & co, donne beaucoup de leçons autour de ses valeurs (engagement, solidarité, humilité, dépassement de soi). Mais il n’a jamais gagné la Coupe du monde, échouant trois fois en finale, alors que le ballon rond compte, lui, deux étoiles sur sa tunique.
Tout retard est fait pour être comblé. Que le French flair, loué par nos meilleurs adversaires pour le côté imprévisible de son jeu, irradie les en-buts et les perches. Et puisqu’il paraît que nous avons cette fois une équipe formidable : allez les Bleus !