Vin sans alcool : un nouveau siège biterrois pour servir l’ambition de Chavin

1 juillet 2024

Show-room pour les clients professionnels, zone logistique pour le développement du pôle e-commerce, laboratoire pour structurer la R&D : le nouveau siège social de Chavin (15 salariés) doit permettre d’accompagner la croissance de ce spécialiste des vins sans alcool. La vidéo du discours de la dirigeante, Mathilde Boulachin, en cliquant ici.

Chavin
Robert Ménard, président de Béziers Méditerranée et maire de Béziers, et Mathilde Boulachin, fondatrice et PDG de Chavin. ©H.Vialatte / Les Indiscrétions.

 Près de 1.000 m2. Chavin (négoce et création de vins, pour moitié sans alcool) inaugure le 27 juin ses nouveaux bureaux dans l’hôtel d’entreprises Le Kube, copropriété de sept entreprises à Béziers (34) construite par le Groupe Lacin et commercialisée par Arthur Loyd Occitanie Méditerranée (agence de Béziers). Chavin y a acquis deux lots bruts, dont l’intérieur a été entièrement aménagé, pour s’installer sur près de 1.000 m2. L’investissement total, pour Chavin, se chiffre à plus d’1,5 M€. S’y trouvent concentrés les bureaux, le show-room pour les clients professionnels, un laboratoire, un studio pour les séances photos (bouteilles, mises en scène…, prestation qui était auparavant externalisée) et une zone logistique pour l’activité e-commerce, encore naissante (400 k€ de CA, sur 13,5 M€), mais en croissance (objectif d’1 M€). La grande partie (plus de 90 %) du chiffre d’affaires est réalisée à l’export, notamment auprès d’importateurs et distributeurs. La moitié du CA est réalisé avec les vins sans alcool.

Le show-room permettra de soigner la clientèle internationale. « Quand les clients étrangers viennent nous voir, il faut un lieu réceptif de qualité, souligne Mathilde Boulachin. Le nouveau laboratoire permet de structurer la R&D, en simulant la désalcoolisation des vins, avec l’intégration d’un distillateur (système Rotovape). « On cherche beaucoup. Tous les six mois, on lance un nouveau produit, avec une tendance très forte aux vins premium. Pour nous positionner, Chavin attaque le haut du panier : tables d’étoilés, Grande épicerie à Paris, palaces de la capitale, mixologie au Crillon… Le lieu nous permet de développer des partenariats externes, notamment des universités. Pour se différencier, nous devons innover, aller chercher les produits et les tendances de demain. »

Quelles tendances actuelles ? « Une poussée du sans alcool, partout dans le monde. Nous sommes distribués dans 65 pays, et venons d’entrer au Cambodge. Autre tendance, le low-alcool, à 6,5 degrés. Le sans alcool prend les parts de marché du soft, et non pas celles du vin. Le low alcool permettra de prendre des parts du marché à la bière, car ce sont des degrés alcooliques relativement similaires. »

Gilles Goujon présent. L’une des volontés de Chavin est de développer le marché français, sur lequel il est encore peu présent. Preuve de cette stratégie, la présence du chef étoilé Gilles Goujon (L’Auberge du Vieux Puits dans l’Aude, et, à Béziers, L’Alternative).

Prêt à impact et RSE. Chavin a obtenu un prêt à impact auprès de BNP Paribas. « Le taux est minoré, mais il faut s’inscrire dans une logique RSE probante, monitorée, avec des classements Ecovadis, explique Mathilde Boulachin. Tous les ans, la progression est vérifiée. Tout est passé ‘à la moulinette’. Le marquage EcoVadis est constructif. Il ne mesure pas qu’à un instant T, mais regarde un axe de progression. C’est important de voir sa progression année après année, plutôt que de se fixer un objectif 2030 qui semble aux équipes inatteignable. » Parmi les engagements : achats responsables, diminution de 5 % par an des émissions carbone (bilan carbone avec Bpifrance), en incluant les émissions des tiers (embouteilleur 3S à Villeveyrac), « ce qui passe par la diminution du poids des bouteilles et le développement du fret ferroviaire (Le Boulou / Europe du nord). Chavin travaille beaucoup avec les monopoles d’État scandinaves d’import de vins, qui sont les seuls acheteurs dans ces pays. Leur puissance d’achat est très forte, et ces acteurs influencent l’évolution du marché. Il y aura bientôt des taxes sur les bouteilles dépassant un certain poids ».

Augmentation du capital social. Le capital passe de 5 k€ à 1 M€. « Ça fait plus crédible », sourit la dirigeante.

Agrément ‘à la mode Ménard’. « Il fallait un projet immobilier pour accompagner la croissance, confie aux Indiscrétions Mathilde Boulachin, PDG. Il y a une zone logistique à l’arrière. L’ensemble est adapté pour recevoir des semi-remorques. Trouver du foncier sur Béziers, c’était compliqué. J’ai choisi d’acheter dans un bâtiment déjà livré. Mais je ne suis pas ici pour 10 ans ! »
Auparavant, Chavin était installé sur un site de bureaux à La Devèze, et un site logistique, vieillissant, dans la zone du Capiscol. « L’idée a été de regrouper les deux sites sur un site unique, accessible et doté de parkings », détaille Ziemko Pawlowski (Arthur Loyd Béziers). Pour l’anecdote, l’agrément à Chavin a été délivré « par SMS par Robert Ménard (président de Béziers Méditerranée et maire de Béziers). Il m’a indiqué nous faire confiance. C’est un mode d’agrément inédit, mais ça permet d’aller très vite. C’était d’autant plus important que Chavin cherchait un site depuis deux ans », confie-t-il.

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