Ventilation des bâtiments : VTI attaque le marché de la haute pression

7 octobre 2024

Spécialiste historique des équipements de ventilation basse pression dans les bâtiments anciens, l’Héraultais VTI investit 5 M€ pour quadrupler ses capacités de production à Frontignan.

Patrick Fraisse VTI
Patrick Fraisse, codirecteur général de VTI ©DR

Ses produits sont à la fois invisibles, et partout. Chaque année, VTI fabrique environ, sur son site industriel de Frontignan, 8.000 unités de ventilation, 6.000 extracteurs et 6.000 plenums, destinés à assurer la ventilation basse pression des résidences anciennes, construites avant 1982. « La basse pression permet de réutiliser des conduites de ventilation maçonnées, sans surcoût et à meilleur rendement énergétique », déclare Patrick Fraisse, codirecteur général aux côtés de son frère Éric et incarnant la 3e génération. Leader national avec environ 60 % de parts de marché, VTI, qui réalise 20 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 50 salariés, s’attaque désormais au marché de la ventilation haute pression. Avec cette diversification, « notre marché théorique passe de 10 millions à 16 millions de logements », résume Patrick Fraisse. Le point fort de VTI par rapport à ses concurrents ? « Notre connaissance de la réhabilitation et de la rénovation énergétique, la capacité à partir de l’existant pour trouver une solution adaptée à la résidence », détaille le dirigeant.

Certifié par le CSTB. La solution, certifiée par le Centre scientifique et technique du bâtiment, cible les copropriétés, syndics et bailleurs sociaux, et les programmes de surélévations de logements. À la manière du système respiratoire, les systèmes, installés sur les toits ou dans les combles et reliés aux conduits verticaux, associent des entrées d’air et des bouches d’extraction, pour renouveler l’air des logements. Les ambitions, sur ce nouveau segment de marché, sont encore modestes : 1 M€ de chiffre d’affaires en 2025, puis 3 M€ à l’horizon 2027. Le marché tertiaire est également visé à terme, avec une prospection amorcée en 2025.

Extension confiée à ArchiGroup. Pour quadrupler sa capacité de production, VTI vient d’investir 5 M€ dans la rénovation d’un site voisin de l’actuelle usine. Ce projet, confié au cabinet ArchiGroup, double la surface des installations (de 3.500 à 7.000 m2). L’extension est équipée d’une centrale solaire en toiture et dotée d’équipements modernes : combiné laser, plieuses de tôles, système informatisé de gestion du stockage. La croissance régulière de l’activité, de 15 % en 2024, fait espérer à VTI le cap des 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2030, majoritairement en France et, à la marge, en Espagne et en Italie.
Une quinzaine de recrutements sont ouverts, à des postes divers : opérateurs à commande numérique, ouvriers, chargé d’étude technique pour dimensionner les systèmes, commerciaux accompagnant les installateurs, maîtres d’ouvrage, architectes et bureaux d’étude dans la définition des équipements, et assistants techniques pour la préparation des chantiers et la mise en service des opérations.

La meilleure isolation des bâtiments, source de business pour VTI. Ces bonnes perspectives s’expliquent, paradoxalement, par le fait que les bâtiments sont de mieux en mieux isolés. « Il y a beaucoup de travaux d’isolation thermique par l’extérieur, de menuiseries remplacées… Cela impacte le renouvellement naturel de l’air dans les bâtiments. Nos solutions viennent pallier ce déficit », observe Patrick Fraisse. L’enjeu est suivi de près par les gestionnaires d’immeubles : l’air intérieur est 5 à 10 plus pollué qu’à l’extérieur, selon l’Afpral (Association française pour la prévention des allergies). Parmi les projets R&D de VTI, pilotés avec la proptech Idealys, le bureau d’études Netallia et l’EPF (ingénieurs) : une meilleure prise en compte du confort d’été, et la ‘smart ventilation’, à savoir la capacité d’un système à s’autoréguler. Le marché de la basse pression n’est pas pour autant délaissé. VTI installe par exemple ses équipements dans la rénovation du Village à Persan (Seine-et-Marne), concernant 1.070 logements appartenant à CDC Habitat. « La basse pression reste un marché florissant. 90 % du parc ancien reste à rénover », conclut Patrick Fraisse.

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