26 hôteliers français, parmi lesquels figurent trois hôteliers occitans, assignent en justice la plateforme américaine Airbnb pour concurrence déloyale. Les hôteliers soutenus par l’Umih reprochent à la plateforme de location d’hébergements de ne pas respecter ses obligations, notamment en termes de collecte de taxes de séjour. « Il y a en France 17.500 hôtels et 652.000 chambres quand Airbnb a 1,5 millions d’hébergements en ligne. Pourtant en 2022, Airbnb a reversé 148 M€ de taxes de séjour à l’État contre 550 M€ pour les hôteliers. On ne demande pas à payer moins mais nous voulons être sur un pied d’égalité car nous ne sommes pas soumis aux mêmes règlementations et normes, explique Brice Sannac, président de l’UMIH 66 aux Indiscrétions. Un hôtelier a entre 5 et 10 % de marge nette avant impôt lorsque qu’un hôte Airbnb est sur une marge de 60 à 70 %. Il n’y a pas de charges fixes et peu d’imposition. Cela entraîne une dérégulation du marché de l’hôtellerie. Nous voulons qu’il y ait des règles et qu’elles soient les mêmes pour tous. Nous avons perdu beaucoup d’hôtels ces dernières années du fait de ce vide juridique et de cette concurrence déloyale. »
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Aussi, le président de l’UMIH 66 met en avant des problématiques de logement sur son territoire du fait d’un trop grand nombre de logements Airbnb. « À Collioure, et sur la côte Vermeille plus généralement, plus personne n’a les moyens de se loger. Nos collaborateurs saisonniers ne peuvent plus trouver de logement alors qu’ils travaillent sur notre territoire et contribuent à sa richesse ». La prochaine étape se joue le 6 septembre prochain au tribunal de commerce de Lisieux pour une audience publique. En Occitanie, les trois hôteliers sont Brice Sannac, président de l’UMIH 66 et hôtelier à Banyuls-sur-Mer (hôtel Les Elmes) et à Collioure (Maison Nova) ; Florence Bellais, exploitante d’établissement à Saint Cyprien (hôtel Le Belvédère) ; ainsi qu’Éric Bouget, président de l’UMIH 30 et hôtelier à Saint-Laurent d’Aigouze (hôtel Lou Garbin).