La première usine européenne de paracétamol, portée par Ipsophène et soutenue par la Région Occitanie, doit ouvrir à Toulouse début 2025, sur le site de l’Oncopole, annonce France Bleu Occitanie le 19 février (croquer le médicament en cliquant ici). Elle prévoit de commercialiser jusqu’à 4.000 tonnes de paracétamol. Le projet, de 28 M€, est financé à hauteur de 15 % par la Région Occitanie via l’ARIS, soit 4,2 M€.
La production prévisionnelle d’Ipsophène, start-up lancée par Jean Boher, « représente environ 40 % de la consommation annuelle en France. Cette production serait suffisante pour l’ensemble de notre pays en cas de nouvelle crise », indique Jalil Benabdillah, vice-président de la Région Occitanie délégué à l’emploi, l’économie, l’innovation et la réindustrialisation (lire en cliquant ici).
Publié quelques jours plus tôt, c’est un article de notre confrère toulousain des Échos, Laurent Marcaillou (correspondant du titre en Occitanie Ouest), qui a déclenché ces annonces enthousiastes. « C’est une arlésienne occitane. Annoncé en juillet 2023 par le Conseil régional d’Occitanie, le projet de construction d’une usine de principe actif de paracétamol à Toulouse n’est toujours pas présenté sept mois plus tard par son promoteur, la start-up Ipsophène fondée en 2021 et dirigée par Jean Boher. ‘Nous nous concentrons pour l’instant sur la mise en place de notre projet’, se borne-t-il à déclarer », écrit ainsi notre confrère.
La start-up affirme avoir le soutien financier du laboratoire Upsa, qui fabrique des médicaments à base de paracétamol comme l’Efferalgan à Agen (Lot-et-Garonne) et qui achètera le principe actif. « Upsa est entré au capital d’Ipsophène, pour un montant non communiqué, dans sa démarche de relocaliser la production de paracétamol en France, au lieu d’acheter le principe actif en Chine, en Inde et aux Etats-Unis », confirme une porte-parole d’Upsa aux Échos.
Le projet d’Ipsophène n’est pas unique en France. Un autre projet d’usine de principe actif de paracétamol est porté par le groupe lyonnais Seqens à Roussillon (Isère). Seqens construira une usine d’une capacité de 10.000 tonnes par an en investissant 100 M€. « Un tiers de cet investissement est financé par l’État – qui veut relocaliser la pharmacie – dans le cadre du plan France Relance, ce qui n’est pas le cas pour l’usine d’Ipsophène, décrit Laurent Marcaillou. Seqens veut démarrer la production en Isère en 2026. Le projet toulousain, pour le moment, reste bien mystérieux. »
Toulouse : communication brouillée autour du projet Ipsophène (paracétamol)
26 février 2024