Services Express Régionaux Métropolitains : la Fabrique de la Cité juge le projet toulousain comme « le plus grand de France »

31 mars 2025
GAD - Les indiscretions
©DR

« Chaque dossier de SERM devra proposer des scénarios de financement qui montrent que le projet est soutenable », énonce la loi SERM (Services Express Régionaux Métropolitains). En Occitanie, les métropoles de Toulouse et Montpellier portant des projets de Serm dans leurs aires respectives. Pourtant, dans un contexte de tensions budgétaires, « ce financement constitue la principale source d’incertitude sur la mise en œuvre des projets, indique Louis Fel, chargée d’étude à La Fabrique de la Cité (think tank spécialisé dans les transitions urbaines), autrice d’une étude sur le sujet portant sur quatre métropoles, dont celle de Toulouse en Occitanie (p.19 de la note, téléchargeable en cliquant là). Difficulté particulièrement redoutable pour ces projets d’envergure importante qui doivent prouver leur pérennité ».

Incertitude qui perturbe.
 Cette incertitude « perturbe l’avancement des projets qui requièrent un cadre national stable concernant les critères, les calendriers, ainsi qu’une certaine visibilité pour engager des investissements lourds. Même si l’instabilité gouvernementale n’entrave pas systématiquement la réflexion collective locale ni la construction de coalitions ».

Toulouse : un Serm ambitieux, des défis à relever. Selon Louise Fel, le Serm de Toulouse « devrait être le plus grand de France, avec de premières échéances en 2028, avec la mise en service des pôles d’échanges multimodaux de Colomiers, Montaudran et Labège-La Cadène, ainsi que la Halle des Transports de Toulouse ». À ce jour, selon l’experte, les trains du quotidien à Toulouse « sont globalement peu développés, comme l’illustre l’absence de gares ferroviaires dans certaines villes moyennes périurbaines, – c’est le cas par exemple de la ville de Tournefeuille (29 .00 habitants). Toutefois, les « liO trains » et « liO cars » lancés par la Région Occitanie, apportent un début de réponse et ont fait de l’Occitanie la région où la fréquentation des trains régionaux progresse le plus vite avec une croissance de 20 % sur un an à septembre 2023 : 82 000 voyageurs empruntent quotidiennement les trains du réseau liO pour se déplacer à travers la région. Cependant, il demeure difficile de déterminer parmi ces déplacements lesquels concernent des déplacements domicile-travail ».
L’offre va considérablement s’étoffer, sur le temps long. « En 2031, le réseau sera complété par le pôle d’échange multimodal de La Vache et l’arrivée de la Ligne Grande-Vitesse (LGV) Toulouse-Bordeaux. À terme, ce sont 121 trains supplémentaires prévus d’ici fin 2032 avec un cadencement des trains de 5h à 23h avec des passages toutes les 10 minutes aux heures de pointe et le déploiement de cars à haute fréquence dans les communes où le train ne peut pas se déployer. Les augmentations de lignes de trains devraient se poursuivre jusqu’en 2040 », peut-on lire.

Un coût de 4,6 Md€.
 Le SERM toulousain coûterait 4,6 milliards d’euros en investissements – 4,1 milliards pour le volet ferroviaire et 553 millions pour les « opérations non-ferroviaires indispensables pour un projet ambitieux et cohérent qui favorise l’intermodalité » (pôles d’échanges multimodaux, lignes de bus express, aires de covoiturage, réseau express vélo).

12,7 km par jour en moyenne, principalement en voiture.
 Les déplacements pèsent 42 % des émissions de gaz à effet de serre dans l’aire urbaine de Toulouse (1,5 million d’habitants), contre 32 % à l’échelle du pays. D’après le Cerema, un habitant du bassin de mobilité parcourt en moyenne 12,7 km par jour pour se rendre au travail. La voiture représente 55 % des déplacements, contre 14 % pour les transports en commun et le vélo réunis. 

Une conférence nationale sur le financement qui se fait attendre. À l’échelle nationale, une conférence sur le financement des SERMprévue initialement en juin 2024 (repoussée du fait des législatives partielles de juillet), toujours très attendue par les acteurs territoriaux, « devrait avoir lieu en mai prochain, et concernera les mobilités dans leur ensemble avec les projets SERM comme fil rouge49. Autour de la table seront présentes les différentes parties prenantes du transport public : autorités organisatrices, collectivités, État, Société des grands projets ».

> La note disponible en cliquant ici
> « SNCF Gares&Connexions : la nouvelle direction régionale des Gares Occitanie veut accélérer sur la mise en accessibilité et l’intermodalité », Les Indiscrétions du 3 février, à croquer en cliquant ici

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