Rugby / ProD2 : l’AS Béziers Hérault repris par un consortium anglo-saxon, le Top 14 ciblé

12 novembre 2024
Robert Ménard, maire de Béziers (au centre) et Bob Skinstad (à droite) après la victoire de l'ASBH ce vendredi 8 novembre face à Dax. Crédit : Facebook Ville de Béziers.
Robert Ménard, maire de Béziers (au centre) et Bob Skinstad (à droite) après la victoire de l’ASBH ce vendredi 8 novembre face à Dax. Crédit : Facebook Ville de Béziers.

À l’occasion d’une conférence de presse, le 7 novembre, dans une salle du stade Raoul-Barrière, Robert Ménard, maire (SE) de Béziers (34), annonce la cession de l’AS Béziers Hérault, club de rugby de la ville (voir la conférence de presse en ligne, ici). Pour un montant non divulgué, le fonds d’investissement Strangford Capital rachète 75 % des parts du club.

Ce consortium, fondé par Eddie Jordan, ancien patron de Formule 1, associé à d’autres investisseurs, porte un projet de reprise du club mené par deux légendes du rugby : Andrew Mehrtens (70 sélections avec la Nouvelle-Zélande et ancien coach de Béziers de 2011 à 2013), et Bobby Skinstad (42 sélections avec l’Afrique du Sud, champion du monde 2007). La Ville conserve 2 % du capital afin de conserver un droit de regard (trois places d’élus au sein du conseil de surveillance de la société anonyme sportive professionnelle). La municipalité subventionne le club à hauteur de 1,5 M€ chaque année, rappelle Robert Ménard. 

Pour rappel, la Ville de Béziers était propriétaire du club depuis 4 ans, après le projet de reprise avorté porté par le regretté Christophe Dominici, ex-international français de rugby.
L’objectif du consortium est de faire accéder Béziers au Top 14 à l’horizon 2030, « grâce à leur connaissance solide du rugby, la crédibilité de leur offre et une volonté de miser sur la formation », indique Robert Ménard.

Augmentation du budget. Mais, pour y parvenir, « le budget annuel devra augmenter de 9 M€ aujourd’hui à environ 20 M€ à terme. C’est un minimum pour faire bonne figure dans l’élite », prévient l’élu.
La Ville avait repris le club, via une Scic (société coopérative d’intérêt collectif), en 2021. Un pari controversé et coûteux : près de 5 M€ de deniers publics ont ainsi été injectés pour assainir les finances du club. « Je l’admets, ce n’est pas la vocation d’une collectivité d’être propriétaire d’un club sportif professionnel. Le montage était ‘border line’ ». Montage d’ailleurs épinglé par un récent rapport de la chambre régionale des comptes d’Occitanie, qui estime que « la solution, présentée comme transitoire, n’est pas en accord avec les dispositions légales qui encadrent les participations des collectivités dans les sociétés commerciales ». Réponse de Robert Ménard aux Indiscrétions : « Le rugby, à Béziers, fait partie de l’histoire de la ville. Il joue sur le moral des habitants, ainsi qu’un rôle d’insertion dans les quartiers difficiles. Nous avons pris un risque et l’avons gagné. Faire de la politique, c’est aussi cela. Mon opposition municipale a critiqué mon choix, mais se pavane au stade les soirs de match. L’ASBH a apuré ses dettes, est performant sur le terrain et les nouveaux actionnaires connaissent le monde du sport. »

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Le club biterrois a remporté 11 titres de champion de France de 1961 à 1984, et n’a plus joué dans l’élite du rugby français depuis la saison 2004-2005.
La saison dernière, Béziers a frôlé la montée en Top 14, en perdant en demi-finale face à Vannes. « Bien que fervents supporters, nous espérions tous de ne surtout pas gagner, sourit Stéphane Bozzarelli, biterrois et président de Dev’EnR (énergies renouvelables), PME partenaire du club. Une accession au Top 14 se prépare plusieurs années à l’avance. Sinon, il y a le risque de redescendre aussitôt. Le club trouve enfin des repreneurs, qui semblent cohérents et dans une bonne dynamique. »
L’ASBH est aussi une PME, employant 70 salariés, entre les joueurs, le staff sportif et médical et l’équipe administrative. Les ressources proviennent du sponsoring (40 %), avec pour principaux partenaires Hectare, Suez, Eden Auto BMW, Buesa et Sietel, des droits TV (25 %), des collectivités (15 %), des recettes liées aux matchs et autres (20 %).

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