Le producteur d’énergies renouvelables Arkolia, spécialiste national du photovoltaïque en toiture, également actif dans les parcs solaires, l’éolien et le biogaz, est majoritairement repris par Mirova (Natixis) et BNP Paribas Asset Management – Mirova étant déjà actionnaire minoritaire depuis 2018. La transaction sera finalisée au premier semestre 2025. L’actuel président, Jean-Sébastien Bessière, reste actionnaire, aux côtés d’une centaine de salariés, entrés au capital via un FCPE. L’opération porte sur 200 M€, entre rachat d’actions et développement des projets. L’arrivée de ces nouveaux investisseurs sécurise le financement de la PME, après le décès du cofondateur, Laurent Bonhomme, en 2021.
Savoir-faire dans les grandes toitures solaires. « Arkolia maîtrise un savoir-faire dans le développement et l’installation de centaines de MW par an sur des grandes toitures industrielles, agricoles ou commerciales. Il s’agit de dossiers complexes, explique Raphaël Lance, directeur de la transition écologique chez Mirova. Ces projets évitent les emprises au sol et les conflits d’usage avec l’agriculture. »
La R&D porte actuellement « sur le stockage d’électricité, les biogaz (valorisation des déchets agricoles), la méthanation, l’industrialisation de l’autoconsommation collective, ou encore la vente de production à l’échelle locale », détaille Jean-Sébastien Bessière. Sur son nouveau siège social, qui joue un rôle de vitrine, la production d’électricité solaire pourvoit à la fois des bornes de recharge rapide et la consommation du bâtiment et de la zone d’activités PIOM.
L’ambition est d’atteindre 2 GW de capacité de production à horizon 2028, au lieu de 550 MW à ce jour, et 500 M€ de chiffre d’affaires, au lieu de 190 M€ en 2023. Pour être moins tributaire de tarifs réglementés, Arkolia conclut des contrats sécurisés avec des grands comptes, via des PPA (ventes directes d’électricité). Après Bonduelle, un autre groupe doit d’ailleurs signer dans les prochaines semaines. Les effectifs de la PME, répartis entre Mauguio, Toulouse, Rodez, Nantes et Strasbourg, devraient augmenter de 230 à 350 salariés, en partie via des acquisitions.
Une difficulté néanmoins : la difficulté à faire aboutir certains projets agrivoltaïques, comme Solarzac, sur le plateau du Larzac. « On est ici en zone Unesco. Les panneaux solaires abriteraient les moutons du soleil. Sauf que, dans le secteur, il n’y a pas d’éleveur. Le porteur du projet s’est-il questionné sur la zone de protection Unesco ? », tacle François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault, lors d’une rencontre avec les développeurs d’EnR locaux, sans citer Arkolia (Les Indiscrétions du 25 novembre, ça croustille ici).