Il n’y aura pas de casinos de jeux à Narbonne (11). La décision a été prise en fin d’année dernière par le conseil municipal, après que plusieurs casinotiers (Partouche, Groupe Barrière, Joa, Vikings, Tranchant…) ont présenté des projets d’implantation sur le site du Parc des Expositions. L’opération s’inscrivait dans le cadre d’une réflexion menée par la municipalité sur l’orientation à donner à ce secteur situé en façade autoroutière.
Pourquoi se priver d’un projet créateur d’emplois, porté par des privés ? D’abord « parce que l’Aude est bien doté, dans sa partie littorale, en établissements de jeux ». « Il y a déjà des casinos à Leucate, Port-la-Nouvelle et Gruissan », explique Bertrand Malquier, maire sans étiquette de Narbonne et président du Grand Narbonne depuis octobre, après le décès de son prédécesseur Didier Mouly.
Par ailleurs, l’édile estime qu’un casino ne serait pas un bon signal. « C’est une activité qui peut être dangereuse pour les clients, a fortiori dans une période de tensions sur le pouvoir d’achat, et sur un territoire paupérisé, insiste-t-il. Cette image d’argent facile, de gain immédiat mais sans lendemain, cette réalité du risque d’addiction aux jeux, nous ont fait réfléchir. »
Une rénovation privilégiée. La municipalité privilégie la rénovation du Parc des Expositions, dont elle est propriétaire. La communauté d’agglomération du Grand Narbonne vient d’en reprendre la gestion en régie auprès de la Sem Alenis. L’objectif est d’injecter « plusieurs millions d’euros » dans la relance d’un outil jugé vieillissant, qui développe 3.800 m2 de bâti sur un foncier de trois hectares. Sont prévus un abaissement des plafonds, l’installation de cloisonnements intérieurs pour une plus grande modularité, une reprise des façades, une végétalisation des parkings… « Il faut réactiver la vocation d’attractivité économique du Parcs-expos, avec davantage d’événements (30 réservations à ce jour en 2024). Un directeur va être recruté en ce sens », complète l’édile. Sur une parcelle mitoyenne, un hôtel d’une centaine de chambres, avec restaurant sur le toit offrant une vue sur la ville, est programmé.
Autre priorité pour Bertrand Malquier : la requalification du complexe sportif L’Espace de Liberté. L’opération, chiffrée à environ 15 millions d’euros et prévue pour fin 2025, sera réalisée en conception-réalisation. Deux groupements – l’un mené par Bec Construction, l’autre par Sogea Sud (Vinci Construction) – sont en lice. Le lauréat sera désigné courant février. L’Espace de Liberté abrite notamment un locataire emblématique, le restaurant Les Grands Buffets, qui compte 200 salariés. Son dirigeant, Louis Privat, projette de délocaliser l’activité à Carcassonne . Narbonne entend conserver sur son territoire ce gros employeur à la renommée internationale.