Le CHU de Montpellier lance, aux côtés de ses partenaires institutionnels (État, Région Occitanie, Montpellier Méditerranée Métropole, Inserm, Université de Montpellier, Rectorat) son Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) Immun4Cure, le 17 septembre, au siège de la Métropole à Montpellier. Le projet fait partie de ceux retenus par l’appel à projets France 2030. La structure est dédiée aux maladies auto-immunes, qui touchent 5 millions de personnes en France. Les Indiscrétions y étaient.
Trois sites à Montpellier. L’IHU Immun4Cure possède un site clinique et un site de recherche sur le campus de l’Hôpital St-Éloi et un institut biologique sur le campus du Triolet. « Au total, nous avons plus de 5.000 m² à disposition », précise Christian Jorgensen, directeur de l’IHU.
73 M€. « Sur 10 ans, il faut 73 M€ pour faire tourner l’IHU », lance Christian Jorgensen, dont 20 M€ sont apportés par l’État et l’Agence Nationale de la Recherche. « Le reste de cette somme représente les bâtiments et le personnel que les ‘trois fondateurs’ (CHU Montpellier, Université Montpellier et Inserm, note) nous mettent à disposition », ajoute Anne Ferrer, directrice du CHU de Montpellier. Au total, 7,5 Md€ sont dédiés « à la verticale santé dans le cadre de France 2030 et 1 Md€ pour la recherche médicale », précise Lise Alter, directrice de l’agence Innovation en Santé.
Des politiques au chevet du projet. « 20 M€, c’est la subvention la plus importante accordée dans le domaine de la santé en Occitanie », estime François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault. Pour Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier et président de la métropole, la lutte contre les maladies auto-immunes constitue l’un des plus grands défis de santé publique de notre siècle : « Avec 15 équipes mixtes de recherche engagées dans l’IHU, nous avons la volonté d’être un accélérateur de recherche ».
Près de 100 emplois créés d’ici 10 ans. « Nous recrutons déjà des ingénieurs dans des domaines très pointus : bioinformatique, bioproduction, ingénierie moléculaire, juristes chargés de valorisation », explique Christian Jorgensen. Au total, plus de 200 personnes sont engagées dans l’IHU Immun4Cure.
Objectif de 1.000 patients par an. Dans l’enceinte de l’IHU, des scientifiques évolueront aux côtés de néphrologues, hématologues et autres spécialistes afin de former une équipe pluridisciplinaire, meilleur moyen de répondre aux besoins des patients. La structure prévoit de prendre en charge 1.000 patients par an.
Faire une cartographie. L’IHU a recruté une cohorte de patients afin de déterminer leur cartographie immunographique, base nécessaire pour la suite des études sur des maladies auto-immunes. « Cela nous permettra de déterminer où est le dérèglement et quelles sont ses conséquences. Des solutions existent déjà : la vaccination, l’ARN, la thérapie cellulaire… », précise Christian Jorgensen.
Un centre interdisciplinaire des maladies auto-immunes. Avec le lancement de l’IHU vient le CIMA. Cette structure ambulatoire accueille d’ores et déjà des patients, avec des médecins présents sur place. Le but ? Accélérer la phase clinique des maladies auto-immunes grâce aux biothérapies ou à de la thérapie cellulaire innovante.
Montpellier la joue collectif. « Nous collaborons étroitement avec les CHU de Lille et de Rouen notamment. Grâce à ce travail, nous avons réussi à obtenir un premier essai clinique pour janvier 2025 », juge Christian Jorgensen.