Comment loger les milliers de travailleurs saisonniers qui affluent chaque été en Occitanie ? Action Logement multiplie les projets sur le littoral, entre création de logements dédiés, cohabitation intergénérationnelle et mobilisation du parc privé.
Photo Barcarès
Légende photo : La Cité Jardins a réhabilité 61 logements au Barcarès (66), aujourd’hui dédiés au logement saisonnier. DR
« Depuis la crise Covid, l’emploi saisonnier est devenu très fragile. Pour pouvoir recruter, proposer un logement est devenu prioritaire pour les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration », pose Françoise Cadars, directrice générale de La Cité Jardins, opérateur social d’Action Logement spécialisé dans les logements dédiés -jeunes, seniors, handicap…
Face à l’urgence, La Cité Jardins a acquis en 2021, au Barcarès, une résidence de Pierres&Vacances. Après des travaux de réhabilitation, 61 appartements logent des saisonniers de moins de 30 ans, entre mai et octobre, sous conditions de ressources. Les biens meublés sont pris d’assaut : loyers mensuels hors taxe abordables (entre 294 et 355 euros), baux courts, gestionnaire de site présent pour faciliter les démarches, groupe Whatsapp créé à l’échelle de la résidence pour partager les mobilités… Hors saison, l’unité accueille des alternants en formation dans des CFA. Après cette première opération sur le littoral, La Cité Jardins reconvertit un ancien hôpital situé au cœur d’Agde, pour y loger 40 saisonniers à partir de 2024. In’Li, autre filiale d’Action Logement, va ouvrir à Montpellier, dans le quartier Euromédecine, une résidence destinée à accueillir des saisonniers et un public de chercheurs.
Garanties pour les propriétaires. À Agde, une action est menée avec la mairie pour cibler les propriétaires de logements vacants. « Nous nous engageons par courrier à leur trouver un locataire, en garantissant le paiement du loyer et la couverture des dégradations éventuelles », souligne Éric Delor, directeur territorial d’Action Logement dans l’Hérault, le Gard et les Pyrénées-Orientales.
Cohabitation intergénérationnelle. Autre solution, la cohabitation intergénérationnelle : des seniors sont conviés à partager leurs logements avec un saisonnier. « Le parc existant peut apporter des réponses rapides et pertinentes. Mais c’est une énergie folle, pour traiter 500 à 600 saisonniers sur l’été, alors que le besoin est de plusieurs dizaines de milliers », souffle François Magne, directeur régional d’Action Logement Occitanie. En août dernier, des vendangeurs de Banyuls-sur-Mer, contraints de bivouaquer en bordure de vignes, ont ainsi alerté sur leur situation. « Certains maires affirment ne pas avoir de solutions, mais ne se mobilisent pas toujours pour du foncier, ou pour activer leur office de tourisme afin d’identifier des lits froids et travailler à leur remise sur le marché à des conditions abordables », regrette François Magne.
De son côté, la Région Occitanie étudie une possible utilisation des internats des lycées, libres pendant la période estivale. Mais la plupart sont déjà occupés par des pompiers et des CRS, également sollicités en haute saison.
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