Le cabinet Maillot Avocats & Associés, avocat de la commune de La Grande Motte et de trois plages privées (Effet Mer, La Voile Bleue et La Paillotte Bambou), fait reconnaître la légalité des permis de construire délivrés aux plagistes, « permettant de pérenniser cette activité essentielle pour la valorisation de notre territoire », indique Jean-Marc Maillot, par ailleurs président du Cercle Mozart. Deux associations de riverains ont demandé la suspension de l’exécution du permis de construire précaire auprès du tribunal administratif de Montpellier.
De nombreuses réactions (positives) sur la Toile (numérique, pas de plage) : « Il y a plusieurs façons de protéger et valoriser notre littoral, celle-ci en est une » (Ben Maury) ; « Une station balnéaire sans vie, dégraderait l’attractivité de la ville, puis de son intérêt immobilier et ferait chuter l’économie locale globale. Sauver les paillottes et les activités nocturnes c’est en partie sauver La Grande-Motte » (Clément Aubrée) ; « Aller dans une paillote fait partie des incontournables de l’été, en mode travail ou détente » (Vincent Gestin) ; « Le maintien des paillotes me paraît nécessaire pour l’attrait touristique de nos régions, l’impact économique local. C’est un lieu prisé en tant que photographe aussi pour mes modèles » (Jean-Pierre Vigne, photographe) ou encore, en langage crypté, une ‘consultante en stratégies d’évolution’ selon qui « notre été est sauf ouf » – on n’allait pas dire autre chose.
Au risque d’être rabat-joie, la nouvelle réglementation de 2019 du Code de l’urbanisme (décret 121-5) du ministère de la Transition écologique redéfinit l’usage qui peut être fait des espaces classés remarquables et sensibles. Les concessions de plage, et notamment la restauration, n’en font pas partie. Dans l’Hérault, 36 paillotes ne verront pas leurs concessions renouvelées dans les prochaines années, « au fur et à mesure que les concessions s’éteignent », indiquait, en 2021, Emmanuelle Darmon, secrétaire générale adjointe de la préfecture de l’Hérault, dans Les Échos (à relire en cliquant ici). Les quatre établissements de La Grande-Motte, La Voile Bleue, le White Beach, l’Effet Mer et la Paillote Bambou, bénéficient d’un sursis de trois ans, écrivait-on alors. La bataille de sable ne semble donc pas terminée entre intérêts privés et étatiques. La commission Leuleu de 2023 « prône non pas la disparition des plages mais leur adaptation, ce que la commune de La Grande-Motte est en train de faire par une étude 4 saisons destinée à mieux préciser les limites de l’espace remarquable. Il y aura des adaptations, peut-être des déplacements (toujours sur le Grand Travers), mais pas de disparition, explique aux Indiscrétions Jean-Marc Maillot. Ces évolutions, depuis 2021, offrent la perspective d’un renouvellement des concessions après 2024. »
Littoral : les paillotes sauvées des eaux
23 août 2023