Législatives : quid des projets autoroutiers et des LGV en Occitanie ?

17 juin 2024
TRACE COM VINCI - Les indiscretions
Le tracé du COM ©DR

Contournement ouest de Montpellier, autoroute A69 entre Toulouse et Castres, LGV Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan : l’Occitanie déborde de projets d’infrastructures, essentiels – et chaque item importe – pour son désenclavement, la transition écologique (un bémol pour l’A69 sur ce point), l’accompagnement de sa croissance démographique, son attractivité et son développement économique.
Jusqu’à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin, tous ces projets semblaient bien partis, du fait de l’action coordonnée de la Région Occitanie et des collectivités, et d’un coup d’accélérateur objectif apporté par le catalano-gersois Jean Castex lors de son passage à Matignon, entre 2020 et 2022.
Quel impact aura la mise en place d’un nouveau gouvernement, avec la possible victoire du Nouveau front populaire ou du RN aux prochaines élections législatives (30 juin et 7 juillet) sur les projets d’infrastructures régionaux ? L’important est davantage dans le fait de se poser la question, dès aujourd’hui, que dans les réponses, encore très hypothétiques.

Quelques pistes néanmoins. Dans son programme, le RN prône la nationalisation des autoroutes. De quoi remettre en question le financement du contournement ouest de Montpellier (COM, environ 300 M€) par Vinci Autoroutes. Ce contournement est prévu pour 2030 entre Juvignac et Saint-Jean-de-Védas. Le RN possible allié des écolos, opposés au COM ? On emploie le mode conditionnel, mais on aurait alors tout vu. Le Nouveau front populaire promet de son côté « un moratoire sur les grands projets d’infrastructures autoroutières ». Reste à savoir si le COM, un contournement urbain attendu, permettant de sortir le trafic de transit de la ville, de connecter deux autoroutes (A750 et A9) et de mettre en place une voie dédiée au covoiturage et aux bus à haut niveau de services, rentrerait dans cette catégorie. D’autant plus que le cadre juridique du projet est solide. Vinci Autoroutes est titulaire d’un contrat de concession autoroutière (permettant de financer le COM, qui sera gratuit), jusqu’à un horizon 2033-2036 (lire le contrat ici, la durée de la concession étant stipulée dans l’article 36 du contrat, p.76).
Le chantier de l’autoroute A69, entre Toulouse et Castres, est de son côté bien avancé, mais sujet à de violentes oppositions (Les Indiscrétions du 10 juin, à croquer en cliquant ici). Un gouvernement Nouveau front populaire le stopperait-il ? Le chantier de la LGV Bordeaux-Toulouse a, de son côté, débuté (Les Indiscrétions du 12 février, à lire ici). Sera-t-il exécuté, et selon le calendrier prévu ? La ligne nouvelle Montpellier-Perpignan est, elle, encore en phase d’étude (Les Indiscrétions du 25 mars, lire en cliquant là) et en attente des financements européens. Le Nouveau front Populaire annonce, sans plus de détails à ce jour, « la mise en place d’un plan rail et fret ». Côté RN, Louis Aliot, maire de Perpignan et directement concerné, pousse à la réalisation de cette ligne nouvelle. Ce qui ne fait pas mécaniquement tomber les milliards d’euros du ciel.

Share This