Après une saison sportive 2023-2024 difficile, ponctuée par un maintien arraché de justesse, le MHR (Montpellier Hérault Rugby, Top 14) voit sa gestion épinglée par la Chambre régionale des comptes Occitanie (à lire ici), dans un rapport paru le 20 août, et portant sur les exercices 2018 à 2022. « La situation financière de la SASP MHR se caractérise par un déficit structurel d’exploitation. Malgré une politique tarifaire facilitant l’accès de tous au stade, le club ne réussit pas à accroître son taux de fréquentation (à peine 70 %, ndlr). Les seuls salaires et charges sociales absorbent près de 100 % du chiffre d’affaires annuel », pointe notamment le rapport (page 5).
Concrètement, le club ne doit sa survie qu’à son actionnaire ultra-majoritaire, le milliardaire franco-syrien Mohed Altrad. Ce dernier détient plus de 95 % des parts du club via son groupe Altrad Participations, et injecte des millions d’euros chaque année pour combler les trous dans les caisses. Il a par ailleurs consenti à des « abandons de créance à hauteur de 31,8 M€ sur la période de 2017/2018 à 2022/2023 » (page 6).
Gestion peu transparente
Dans un rapport sur l’association MHR, la Chambre régionale des comptes Occitanie évoque également une « imprécision quant aux champs de compétence de ses instances d’administration, notamment en matière de gestion des ressources humaines, ce qui conduit dans la pratique à une prédominance de son bureau, et en son sein de son président, au détriment du comité directeur » (page 29), des « décisions prises par ses instances de gouvernance pas formalisées avec la rigueur nécessaire, ce qui conduit à une gestion peu transparente » (page 5), mais aussi des « statuts muets sur la promotion de la parité », rappelant que « l’association doit se conformer à cette obligation réglementaire qui découle de son statut d’association sportive agréée » (page 26).
Non-recours à l’emprunt
L’instance ajoute également que « la question de l’équilibre financier de l’association se pose au-delà de l’exercice 2022/2023, dans un contexte structurellement déficitaire et dans une tendance à l’augmentation des charges accentuée par la mise en place récente de la rémunération du président de l’association. Cette dernière n’est pas financée à l’heure actuelle par des ressources pérennes et stables » (page 31).
Il y a quand même des éléments positifs tels que le non-recours à l’emprunt et le remboursement total de sa dette financière en 2019. « L’association enregistre un fonds de roulement positif tout au long de la période », soutient l’instance.