Le Medef Haute-Garonne craint une année d’immobilisme

9 septembre 2024
Pierre-Olivier Nau, président du Medef Haute-Garonne
Pierre-Olivier Nau, président du Medef Haute-Garonne ©DR

Vers une année de surplace économique ? C’est le message qui ressort du point presse organisé le 4 septembre par le Medef 31, présidé par Pierre-Olivier Nau, aux côtés des présidents locaux des principales fédérations professionnelles : UIMM MP-Occitanie, FBTP 31, Numeum, GTP (OTRE Occitanie). « Le contexte politique a un effet de pause sur l’activité économique. Nous attendons de voir ce qui va se passer au gouvernement, confie le président du Medef 31 aux Indiscrétions. Nous craignons une année d’immobilisme, mais nous n’avons pas ce luxe notamment vis-à-vis de la concurrence internationale et même européenne ».

Sans surprise, il affiche aussi son désaccord avec deux mesures qui vont « à l’encontre du dialogue social et qui ne sont pas viables pour les entreprises : le SMIC à 1.600 € et le retour de la retraite à 62 ans ». Pierre-Olivier Nau se dit prêt à poursuivre les discussions avec les syndicats de salariés sur le sujet des salaires et de l’emploi des seniors.

Barnier rassure. La nomination de Michel Barnier rassure les milieux d’affaires, dont le Medef 31.« Je salue la nomination de Michel Barnier, un homme de dialogue, de consensus, et un Européen convaincu. Dans une période marquée par des positions extrêmes et dogmatiques, sa volonté de dialogue est un gage encourageant. J’espère qu’il prendra exemple sur les partenaires sociaux pour instaurer un dialogue constructif, qu’il saura s’appuyer sur un paritarisme actif, qu’il apportera à notre pays la stabilité dont nous avons besoin et engagera les réformes nécessaires pour que nos entreprises poursuivent leur développement, leurs investissements et relèvent les immenses défis industriels de notre territoire haut-garonnais. » 

À noter. En Haute-Garonne, 568 entreprises totalisent un CA de plus de 105 Md€. Le top 3 des plus importantes entreprises régionales sont Airbus, Altrad, et Pierre Fabre Group. *source Top Eco 

Par secteurs :

  • Industrie (UIMM Occitanie) : L’UIMM Occitanie, composée à 90 % de PME, rappelle que le secteur représente 1 % du PIB national. En Occitanie, seules deux industries s’en sortent : l’aéronautique et le nucléaire. 
  • BTP (Fédération BTP Haute-Garonne) : un secteur en difficulté. Le logement neuf collectif et individuel est en grande difficulté. Le BTP est en repli de -0,6 % en 2023 avec des prévisions de -1,6% en 2024.« Un marché en repli malgré les besoins du territoire, conséquence de la crise du logement neuf », indique la fédération. Elle estime que « Toulouse Métropole doit se préparer à recevoir environ 90 000 habitants sur la période 2025-2035, ce qui induit d’avoir la capacité de produire 72 000 logements soit 7 200 uniquement pour la métropole ! », lit-on. Ces 12 derniers mois, seuls 8.600 logements ont vu le jour sur le département. 
  • Numérique (Numeum Occitanie) : une pénurie de 2.000 candidats. Malgré la création de 8.000 emplois en 2023, la région fait face à une pénurie de 2.000 candidats. La Haute-Garonne concentre 52 % des 110.000 emplois régionaux. Le numérique enregistre une croissance continue en Occitanie depuis 15 ans avec un léger ralentissement en 2024 (avec +5% vs 6,5% en 2023). La filière représente 70,4 Md € en Occitanie. Plus d’infos, ici
  • Transport Routier (GTP / OTRE Occitanie) : une activité et un CA stable. L’organisation professionnelle note une activité et un CA stable, mais reste vigilante face au rabotage annoncé du remboursement partiel de la TICPE, alors que les alternatives en carburant se font attendre. « Ces deux dernières années, les entreprises de transport routier ont dû faire face à une inflation exceptionnelle qui a touché l’ensemble des postes de coûts de l’entreprise, la reprise n’est pas au rendez-vous pour la majorité des adhérents », annonce l’Organisation des Transporteurs Routiers Européens. Plus d’infos, ici
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