« Le Japon est le 3e investisseur étranger en Occitanie. Les investisseurs japonais font peu parler d’eux, mais sont très efficaces. Le club ‘Occitanie Japon’, lancé lors de la dernière coupe du monde de rugby, fonctionne très bien, y compris pour ouvrir des possibilités d’export au Japon. Nous incitons les entreprises régionales qui ont un intérêt au Japon à s’adosser aux entités nippones déjà présentes, pour s’acculturer et nouer des partenariats technologiques », confie aux Indiscrétions Jalil Benabdillah, vice-président de la Région Occitanie délégué à l’économie, l’emploi, l’innovation et la réindustrialisation, alors que la région accueille jusqu’au 23 novembre la Quinzaine du Japon en Occitanie.
Coorganisé par l’ambassade du Japon en France, la Région Occitanie et la Fondation Groupe Dépêche, l’événement entend renforcer et développer les relations franco-japonaises dans les domaines de l’économie, de la culture ou de l’enseignement. Hiroshi Kitagawa, consul du Japon à Marseille, était ainsi en visite, ce vendredi 15 novembre, dans le Gard. Au cours de son déplacement, il s’est rendu dans les locaux de plusieurs entreprises japonaises installées dans le département. D’abord chez Asics (vêtements et chaussures de sport) à Garons, puis Sakata (semences potagères et florales) à Uchaud. « Ces présences créent un terreau fertile pour de nouvelles entreprises japonaises qui souhaiteraient s’implanter dans la région », souligne Jalil Benabdillah.
Quand le Japon a tué la filière soie en Cévennes. Cette année, la filière de la soie, emblématique du passé industriel des Cévennes, est mise à l’honneur, avec pour thème « La soie, un fil tendu entre l’Occitanie et le Japon », porté par l’association « Cévennes en Soie ». Sericyne, PME productrice de soie à Monoblet et à Boisset-et-Gaujac, travaillant pour des grands noms du luxe français, a été visitée.
Pendant deux semaines, le département du Gard accueille des animations et événements liés au pays du Soleil Levant. La Quinzaine du Japon est marquée par la diffusion du film japonais Madame Soie Cévennes, tourné entre le Gard et l’Ardèche. Ce documentaire met en lumière la filière séricicole, en présence du réalisateur, Koichi Sato, de Kiri Ishizawa, interprète japonaise, et de Michel Costa, vice-président de l’association « Cévennes en Soie ». Comme un clin d’œil à une histoire jadis douloureuse. « Ce qui a tué la soie dans les Cévennes, c’est l’invention japonaise. Les Japonais ont remonté la filière chez eux, développant là-bas la marque ‘Soie Cévennes’ », rappelle Jalil Benabdillah. « Il existait auparavant une criée à la soie au centre de Nîmes, que j’ai connue dans mon enfance », glisse Patrice Canayer, conseiller régional en charge du rayonnement et de l’attractivité de l’Occitanie.
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Du côté de Saint-Hippolyte-du-Fort, le musée de la soie accueille une exposition de kimonos jusqu’au 4 janvier. À Saint-Jean-du-Gard, le lycée professionnel hôtelier Marie-Curie propose un déjeuner japonais, le 19 novembre, tandis que la médiathèque de Saint-Christol-lez-Alès reçoit une exposition de bonsaï. Dans l’Hérault, Horiba vient de fêter ses 40 ans d’implantation à Montpellier, où elle emploie environ 400 salariés, et le Japon est présent à Toulouse dans la filière du new space. Yannick Lintz, présidente du musée national des Arts asiatiques Guimet, est la marraine de cette Quinzaine 2024.