CAP. Devant une centaine de décideurs, réunis le 2 mai au Syndicat des Producteurs de Vins Pays d’Oc IGP (président : Jacques Gravegeal), à Lattes (34), Jalil Benabdillah, cofondateur de SD Tech (Alès) et vice-président de la Région Occitanie délégué à l’emploi, l’économie, l’innovation et la réindustrialisation, a insisté sur son « CAP : Constat, Analyse, Proposition ». « Celui qui ne fait que constater n’a pas voix au chapitre. Celui qui propose est le meilleur. Le ‘P’ du ‘CAP’ est le plus difficile, car on a tendance à dire ‘Ce n’est pas mon métier, ni mon domaine’. »
Droit à l’échec. L’entrepreneur franco-marocain veut encourager le droit à l’échec. « La peur d’’échouer annihile l’initiative. Moins de 3 % des élèves ingénieurs français créent une entreprise. C’est trop peu », souligne-t-il.
Prendre de l’état d’esprit américain. Infatigable globe-trotter, président d’Erasmus International Network dans sa jeunesse, l’Alésien, ancien premier vice-président de Max Roustan à la communauté d’agglomération d’Alès (aujourd’hui présidée par Christophe Rivenq), invite à « arrêter les complexes avec les Américains. Aller à des salons comme le CES à Las Vegas, apprend l’humilité, mais décomplexifie aussi les entrepreneurs. Sur les levées de fonds, il nous prendre de l’état d’esprit américain, et lever davantage pour pouvoir accélérer ».
Viva Technology. Une centaine d’acteurs occitans de l’innovation seront présents du 22 au 25 mai à Paris, pour la 8e édition de Vivatech, sur le pavillon de l’agence Ad’Occ (150 m2). Jalil Benabdillah y sera présent, aux côtés de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, le 22 mai.
Modèles. Parmi ses modèles, présentés à l’écran le 2 mai : le cinéaste Cédric Klapisch (« pour sa modestie. Il a accepté de participer à l’AG internationale d’Erasmus en Finlande, à ma demande, après son film ‘L’Auberge Espagnole’ »), le romancier et poète Tahar Ben Jelloun (« Il est comme un grand frère. Nous sommes très intimes, mais je fais la part des choses entre l’ami et l’écrivain »), Jacques Delors (« Erasmus, qu’il a porté, est l’un des plus gros succès de la communauté européenne, c’est reconnu, tous bords politiques confondus »), Luc Jullia (« Natif de Toulouse, coinventeur du logiciel Siri racheté par Apple, il est l’un des plus grands spécialistes mondiaux de l’IA, et fait partie du conseil stratégique pour l’IA en France ») et Carole Delga, pour « son goût du terrain, sa lutte contre les discriminations et les injustices sociales ».
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Leader Occitanie, la solution par les territoires. Au sein de Leader Occitanie, réseau qu’il a présidé des années durant, Jalil Benabdillah a acquis une conviction : « L’économie part des territoires. Pour rapprocher la décision des bassins de vie, avec une dimension d’influence, nous avons déployé des Leaders partout en Occitanie. L’idée est de devenir une force de propositions globales, macroéconomiques, et de devenir un interlocuteur crédible pour les instances, locales ou régionales. »
La rencontre avec Delga. Non encarté politiquement, diplômé de l’École des Mines d’Alès, Jalil (prononcer « Jalil » et non « Djalil ») Benabdillah a débuté son action publique sur le bassin d’Alès, où il a cofondé SD Tech avec son ami « de 30 ans » Aziz Aït Amer. « Je voulais rendre au territoire ce qu’il m’avait donné. Max Roustan m’a nommé premier vice-président, ce qui était une surprise car j’étais novice en politique. Je pense qu’il recherchait un profil moins politique, qui convenait à la coopération, sur un territoire alors encore frappé par la fermeture des mines et un fort taux de chômage. »
En parallèle, il accomplit plusieurs missions pour Carole Delga, lors du premier mandat de celle-ci (2016-2021), notamment en préparant des missions export en Tunisie, au Japon, au Maroc… « C’était une façon de me tester, sans que je m’en rende compte », sourit-il.
Effort sur la territorialisation. « Neuf prospects d’entreprises sur dix en Occitanie demandent les aires de Toulouse ou de Montpellier. Nous devons encore faire un effort sur la territorialisation. » Autre axe fort de sa politique à la Région, la filiarisation : hydrogène, aviation, spatial, numérique, bâtiment durable, nautisme et, bientôt, les industries culturelles et créatives.
Attractivité française pour les investisseurs. Il a enfin rappelé l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers, s’appuyant sur le dernier baromètre EY publié le 2 mai. « La France reste le pays européen le plus attractif, malgré un repli de 5 % des projets en 2023. Le Royaume-Uni apparaît en deuxième position (+6 %) de notre classement », indique EY (lire l’étude en cliquant ici).