Actuel 4e acteur mondial des solutions connectées pour les kinésithérapeutes et les préparateurs physiques, Kinvent brigue la première place. Pour ce faire, trois objectifs sont poursuivis : implantation aux États-Unis, opérations de croissance externe et accélération de la R&D. La start-up créée en 2017 à Montpellier va ainsi annoncer ce 18 janvier dans Les Échos une levée de plusieurs millions d’euros.
Kinvent permet à ses clients – environ 14.000 professionnels de la rééducation sont équipés – de partager des données biomécaniques pour suivre les évolutions du patient, qu’il soit sportif amateur ou de haut niveau. « Ce suivi connecté et mesurable améliore l’engagement du patient, assure une meilleure continuité de soins et permet la mise en place de programmes de rééducation personnalisés. Il y a un vrai enjeu, car le taux d’abandon des séances s’élève à environ 20 % », détaille Athanase Kollias, fondateur président, ancien sportif de haut niveau. Des partenariats sont tissés avec une quinzaine d’instituts de formation de kinés, pour inculquer une culture technologique aux étudiants.
Le budget R&D va être triplé, pour passer de 650.000 euros l’an dernier à 2 millions cette année. « Le mouvement du patient, c’est son traitement. Nous détenons la plus grande base de data de kinés au monde. Nos solutions vont de plus en plus aller au-delà de la simple évaluation de l’état physique de la personne, pour établir des recommandations aux professionnels. Des préconisations partagées seront proposées à partir de 2026 », résume le dirigeant.
Kinvent entend acquérir plusieurs entreprises dans les trois prochaines années, « par exemple dans les technologies relatives à la précision de la mesure de la force, les semelles connectées, ou encore l’éducation, la recherche et la formation digitale ». Deux croissances externes ont déjà été conclues ces dernières années : Reathletic (retour au sport après un traumatisme au genou) en 2023, et Autonovation (évaluation en télémétrie) en 2021. Kinvent va implanter une agence aux États-Unis pour attaquer le marché nord-américain, fort de ses 310.000 kinés. La côte Est américaine est particulièrement ciblée. « Le sport est très important outre-Atlantique. Et les montants des factures des séances y sont trois fois plus élevés qu’en France », observe Athanase Kollias.
Kinvent emploie 75 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 7 M€ en 2023, en croissance de 80 % par rapport à 2022. Une trentaine de recrutements est prévue cette année. L’objectif est d’atteindre « entre 50 et 70 M€ de chiffre d’affaires à l’horizon 2029 », conclut Athanase Kollias.