La Fédération des Promoteurs Immobiliers Occitanie-Méditerranée (FPI OM) tire la sonnette d’alarme lors d’un point presse le 19 septembre. « Il y a une baisse de 31 % de mises en vente en moins sur le premier semestre 2024 par rapport à 2023 en ex-Languedoc-Roussillon, et 21 % de ventes nettes en moins », confie Thierry Iacazio, président de la FPI OM. « Pour 2024, nous projetons 2.000 mises en vente, et autant de ventes nettes dans l’ex-région Languedoc-Roussillon », ajoute-t-il.
La crise du logement frappe la Métropole de Montpellier. La FPI OM constate une chute de 53 % des mises en vente, et une baisse de 30 % des ventes nettes sur la Métropole de Montpellier. Dans l’ensemble de l’agglomération, moins de 300 nouveaux logements ont été mis en vente. « Aujourd’hui, c’est la rareté des biens qui rend la situation compliquée. Concernant les locations, un bien mis en ligne par une agence est loué avant la fin de la journée », déplore Antonin Jossinet, directeur établissement chez le Groupe Spag.
Recul des investisseurs. Alors que la métropole de Montpellier comptait 65 % d’investisseurs pour 35 % de propriétaires-occupants de 2018 à 2021, la tendance s’inverse au premier semestre 2024 avec 61 % des ventes à destination de propriétaires-occupants, contre 39 % pour des investisseurs.
Données historiquement basses. Les personnes autour de la table s’accordent : « La dernière fois que l’immobilier a été dans une telle situation de crise, c’était au début des années 90, avec la guerre du Golfe », pensent-ils.
Activité hétérogène selon les territoires. Les agglomérations de Sète, Narbonne et Béziers connaissent une hausse des mises en vente, mais seule celle de Béziers affiche une dynamique positive sur les ventes : + 34 % par rapport au premier semestre 2023. À Nîmes et Perpignan, les mises en vente sont en chute libre. « À Perpignan, nous pouvons passer du simple au double en passant de l’ancien au neuf », note Pierre Raymond, directeur régional de Sogeprom.
Casse-tête. « Le dispositif Pinel prend fin dans 3 mois (loi encourageant l’investissement locatif grâce à une réduction d’impôts sous conditions, note), nous n’avons pas de ministre du logement, le PLUI est en cours de finalisation, l’offre peine à répondre à la demande… Que dire de plus ? », désespère Thierry Iacazio.
Durée d’écoulement des biens trop longue. « Le marché est à l’équilibre quand les agences gardent leurs biens 12 mois, explique Thierry Iacazio. En 2023, nous étions à 15 mois de durée d’écoulement, et nous sommes sur les mêmes bases en 2024 pour la métropole de Montpellier. » Cette moyenne monte à 22 mois, quand on ne se concentre que sur la ville de Montpellier.
Le prix au mètre carré à la baisse en 2024. Pour la première fois, le prix moyen des ventes dans le neuf diminue sur la métropole de Montpellier. Il reste cependant au-delà des 5.000 €, seuil jugé stratégique. Constat identique sur la seule ville de Montpellier : – 8 % sur le prix au mètre carré.
Entre 10 et 25 % de postes en moins. « Nous, promoteurs, souffrons. Mais c’est l’ensemble du bâtiment qui trinque. Nous concernant, en Languedoc-Roussillon, entre 10 et 25 % des postes sont concernés par des départs selon les entreprises », juge Thierry Iacazio.