Des manifestants en robe de chambre, pantoufles et pyjamas, certains avec un doudou à la main… C’est la scène insolite, et très politique, qui s’est déroulée dimanche soir, à 21h, devant la gare Saint-Roch de Montpellier. Sur les banderoles : « Oui ! au train de nuit inter régions », et des destinations souhaitées : « Strasbourg », « Pau Dax Donostia (en Espagne, note) »…
« On souhaite que les trains de nuit soient multipliés, de région en région, pas toujours vers Paris. ça serait intéressant de créer des liaisons de nuit Montpellier-Strasbourg, ou Montpellier-Nantes. Actuellement, ce sont des avions qui font ces trajets. On pourrait très bien les faire en train de nuit, tranquillement. Le train de nuit, c’est 30 mn pour s’endormir, 30 mn pour se réveiller. Ici, en gare Saint-Roch, le train de nuit Cerbère-Paris ne passe que 2 à 3 fois par semaine, c’est trop peu », indique Marie-Noëlle Devisscher, ex-chercheur en écologie, 71 ans, du collectif ‘Atterrissons d’urgence’, qui prône une réduction de l’usage de l’avion.
« 30 % des émissions de CO2 sont dus au transport. Il faut développer des transports décarbonés. Le train de nuit est une excellente alternative aux avions pour faire des trajets un peu plus longs, sur 1.000 km, voire plus, avec un meilleur confort que les bus, ajoute Coralie Mantion, vice-présidente EELV de Montpellier Méditerranée Métropole. Le fait de pouvoir dormir permet au voyageur de ne pas perdre de temps. »
Les liaisons interrégionales sont souhaitées par les manifestants. « Pour aller à Poitiers, par exemple, depuis Montpellier, on est obligés de repasser par Paris. La mobilité ferroviaire est très pensée par rapport à Paris, explique Abdoulaye Diarra, candidat EELV aux élections européennes. Le train de nuit est écologique, mais permet aussi à l’ensemble des citoyens d’avoir accès à la mobilité, avec des titres de transport de 29 à 60 euros. »