Fermeture de l’usine Solvay à Salindres en 2025 

30 septembre 2024
Solvay Salindres
Site de l’usine Solvay à Salindres ©Solvay

C’est un coup de semonce pour l’industrie gardoise. L’usine Solvay, basée à Salindres (30), annonce l’arrêt de ses activités industrielles en 2025. En cause : la production d’acide trifluoroacétique (TFA), qualifié de « polluant éternel », apprend-on dans un communiqué de presse de la confédération française démocratique du travail (CFDT), opposée à cette fermeture. 68 des 96 postes sont concernés par cette fermeture. 

Une concurrence trop forte. Pour le groupe belge de chimie, cette décision est motivée par un « contexte économique, concurrentiel et réglementaire devenu de plus en plus complexe », justifie la direction de Solvay aux Indiscrétions. La direction évoque « une forte concurrence internationale, principalement asiatique, sur les TFA (acides trifluoroacétiques) et dérivés fluorés. Mais aussi un durcissement des réglementations française et européenne sur les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), nécessitant d’importants investissements qui ne seraient pas justifiés au regard de la performance du site de Salindres ces dernières années ». 

La fronde des salariés est immédiate. « Il est impensable que Salindres, l’un des rares producteurs européens de TFA, composant essentiel dans les traitements contre le cancer et les antiviraux, soit sacrifié de la sorte. Nous exigeons de Solvay une justice économique et sociale irréprochable. Des formations adaptées, des reconversions dignes et des propositions d’emploi doivent impérativement être offertes aux salariés touchés », lance Nicolas Lyons, coordinateur CFDT-Solvay, aux Indiscrétions

Postes supprimés d’ici un an. Le site de Salindres fait face « à une performance financière qui se dégrade depuis plusieurs années. Les 68 postes potentiellement supprimés le seraient sur une période allant de début 2025 à octobre 2025. Ce projet sera soumis pour consultation aux instances représentatives du personnel », poursuit la direction de Solvay, qui assure lancer des recherches pour envisager une possible reprise d’activité du site de Salindres, en étant accompagnée par un cabinet spécialisé. 

Sous le choc. « Les salariés sont sous le choc de cette annonce, ils se demandent ce qu’ils vont devenir. Ils vont devoir soit changer de métier, soit déménager, car il n’y a pas d’emplois équivalents à leurs métiers à proximité immédiate », soupire Laure Lamoureux, secrétaire fédérale de la Fédération chimie-énergie CFDT, aux Indiscrétions. « C’est une perte brutale de leurs outils de travail pour tous les employés. Ils ont défendu leur entreprise pendant des années en faisant beaucoup de sacrifices et en acceptant d’effectuer un grand nombre d’heures supplémentaires », grince Bruno Bouchard, délégué fédéral de la Fédération chimie-énergie CFDT. Solvay emploie plus de 23.000 personnes à travers 64 pays dans le monde. 

La Région veut « des garanties pour l’avenir des salariés ». « Nous avons rencontré le président du groupe Solvay François Pontais afin d’étudier les raisons de cette fermeture et demander des garanties pour l’avenir des salariés et du site, ainsi que la garantie qu’elle n’aura pas d’impact sur le groupement. Mes deux vice-présidents Jean-Luc Gibelin et Jalil Benabdillah (tous deux cévenols, note) iront à la rencontre des salariés touchés. Le site de Salindres est un pôle industriel emblématique qui représente un savoir-faire et des compétences techniques que nous devons préserver », commente Carole Delga, présidente PS de la Région, dans un communiqué de presse (à lire ici) ce 26 septembre. 

À (re)lire dans Les Échos « Près d’Alès, l’usine chimique Solvay va fermer, les salariés sous le choc » 

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