Basée à Codogan (Gard), la cave coopérative Vignoble de la Voie d’Héraclès, qui fédère 70 vignerons sur 1.250 hectares en agriculture biologique, dévoile dans une conférence de presse le 29 février sa stratégie Bio’Innov 2030, qui s’articule autour de trois axes : l’internationalisation, l’innovation et la communication.
Accélérer l’export. À travers la stratégie Bio’Innov 2030, « nous fédérons les vignerons et les salariés autour d’une vision commune de la cave d’ici 2030 », explique Jean-Philippe Julien, président de la cave Héraclès (10 à 13 M€ de CA). Sur la feuille de route, accélérer le marché à l’export. « La complexité du marché ne nous permet pas de rester prospère. Nous devons nous diversifier, donc nous avons fait le choix de partir sur l’export », dévoile Jean-Philippe Julien. Parmi les pays ciblés, l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas. Sur la récolte 2023 (60.000 hectolitres), « l’export représente 13 %, alors qu’on ne faisait pas d’export il y a deux ans », rappelle Frédéric Saccoman, directeur général de la cave. Objectif : atteindre la barre des 20 % à horizon 2030.
Concurrence internationale. Qui dit export dit concurrence internationale. « Un acheteur sera toujours intéressé par la qualité, mais sur un produit similaire deux fois moins chers ailleurs, ça fait réfléchir », reconnait Frédéric Saccoman. La Cave Héraclès entend se distinguer par « la qualité du vin, les certifications et la RSE. Nous avons notamment le label B Corps, qui répond à des exigences sociétales et environnementale », assure le directeur général.
Trouver acquéreur avant de produire. Deuxième axe de la stratégie Bio’Innov 2023, l’innovation. « Nous devons développer de nouveaux produits pour faire face à la baisse de la consommation. Mais avant de faire du vin, puis de courir dans tous les sens pour trouver des acheteurs, nous faisons ce travail avec nos clients afin de savoir ce qui leur plaît », souligne Jean-Philippe Julien. La cave Héraclès détient 40 hectares en cépages résistants.
Communiquer. Dernier axe stratégique porté par la cave Héraclès : « la communication, à la fois à destination des professionnels et des consommateurs », lance Frédéric Saccoman. « Sud de France est le meilleur axe de communication car nous communiquons dessus depuis 20 ans », ajoute le vigneron Gérard Bertrand.
Fidéliser la clientèle. À ce jour, la cave Héraclès compte 65 clients, sans l’ambition de continuer de faire croître ce chiffre. « Nous préférons avoir 15 clients qui achètent 8.000 hectolitres, que pleins de clients qui prennent 200 hectolitres. Notre objectif est surtout que le client revienne ! », indique Jean-Philippe Julien.
Déconsommation des rouges. « Il y a une légère déconsommation des rouges, observe Gérard Bertrand. Nous retrouverons une croissance en faisant des rouges frais, en réponse à la demande du marché. » Également, « les vins à faible degré d’alcool et les vins orange ont du potentiel », poursuit-t-il.
Eaux usées et photovoltaïque. La cave réfléchit par ailleurs à un projet de réutilisation des eaux usées. « Une cave coopérative consomme en moyenne entre 8 et 10 m3 d’eau par an. Un système de réutilisation des eaux usées pour l’irrigation est un effort nécessaire à faire », appuie le directeur général. Par ailleurs, en juin 2023, la cave a installé 2.000 m² de panneaux photovoltaïques en toiture, permettant « de couvrir 30 % des besoins en électricité », rappelle Frédéric Saccoman (relire dans Les Échos en cliquant ici).