Européennes/Législatives : le RN en tête dans les 13 départements, la gauche veut mobiliser

10 juin 2024
Urne Vote - Les indiscretions
©Gwengoat – Getty Images Signature

À l’issue des élections européennes du 9 juin, la liste « La France revient ! » menée par le RN arrive en effet en tête dans les 13 départements de l’Occitanie, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur : 34,98 % dans l’Hérault, 40,59 % dans l’Aude, 43,38 % dans les Pyrénées-Orientales, 32,51 % en Ariège, 31,93 % en Lozère, 25,48 % en Haute-Garonne, 33,88 % dans le Tarn, 28,18 % en Aveyron, 26,66 % dans le Lot, 38,81 % dans le Tarn-et-Garonne, 31,63 % dans le Gers, 32 % dans les Hautes-Pyrénées.

Les métropoles à contre-courant. Symboles de la fracture territoriale entre France métropolitaine et France rurale/périphérique, les deux métropoles d’Occitanie, Toulouse et Montpellier, affichent des scores à contre-courant des tendances départementales détaillées ci-dessus. À Montpellier, c’est la liste LFI de Manon Aubry qui arrive en tête, avec 24,18 % des voix, devant celles de Raphaël Glucksmann (19,61 %) et du RN (16,68 %). À Toulouse, R.Glucksmann arrive en tête (21,38 %), devant M.Aubry (19,7 %) et J.Bardella (13,56 %).

« Incohérence de l’extrême-droite » et « fin du macronisme », fustige Carole Delga. « Le devoir de la gauche, c’est que l’extrême-droite n’accède pas au pouvoir. Il y a un péril pour la République et pour la France », déclare Carole Delga, présidente PS de la Région Occitanie et de Régions de France sur LCI, réagissant à chaud après l’annonce par Emmanuel Macron de la dissolution de l’Assemblée nationale et de la tenue d’élections législatives les 30 juin et 7 juillet. Elle fustige « l’incohérence de l’extrême-droite » dans l’enceinte de la Région Occitanie qu’elle préside. « Par exemple, ils disent vouloir protéger les plus pauvres, mais ne votent pas la gratuité des ordinateurs pour les lycéens. » Malgré une campagne qui s’annonce très courte, elle entend rassembler les forces de gauche « autour de valeurs européennes, humanistes et non-communautaristes ». Dans un contexte social tendu, elle va tenter de porter la cause, à l’échelle nationale, d’une gauche « de progrès et du quotidien, celle qui agit dans les territoires, qui propose déjà des solutions concrètes au pouvoir d’achat, à l’éducation, à l’accès aux soins, à la sécurité et à la lutte contre le réchauffement climatique ». Selon Carole Delga, « c’est un échec cuisant pour le Président de la République et son gouvernement. C’est la fin du macronisme. La dissolution n’y changera rien. » Sa déclaration complète à lire en cliquant ici.
Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier, estime que « la situation politique du pays est grave, très grave, la dissolution peut conduire au pire sur le plan économique, sociale, sur nos principes républicains avec une victoire de l’extrême-droite. La dynamique de la campagne de Raphaël Glucksmann a tracé un cap et une méthode à gauche. Les circonstances politiques nous obligent à poursuivre un rassemblement plus large pour offrir une alternative, républicaine, sociale et écologique, intransigeante face à l’antisémitisme et au racisme ».

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« L’exécutif s’est coupé des Français », selon Jean-Paul Fournier (Nîmes). « À ne pas s’attaquer aux maux de la France en termes de sécurité, de pouvoir d’achat ou d’immigration, l’exécutif s’est totalement coupé des Français, analyse pour sa part Jean-Paul Fournier, maire LR de Nîmes, dans un communiqué diffusé dimanche soir. Jamais le score du camp présidentiel n’est tombé aussi bas dans une élection de ce type, alors que la campagne a été menée directement par le Président de la République et son Premier ministre. Aujourd’hui, le couple qui dirige la France est décrédibilisé. Il est d’ailleurs devenu le moteur principal de la montée des extrêmes. »

Focus sur le Gard. La liste RN récolte 40,42 % des voix, très loin devant les listes PS de Raphaël Glucksmann (Réveiller l’Europe, 12,2 %), Valérie Hayer (Besoin d’Europe, Renaissance, 11,2 %) et LFI de Manon Aubry (9,16 %). La liste RN atteint même 52,81 % à Beaucaire, dont le maire, Julien Sanchez, est élu eurodéputé. Deux autres candidats gardois sont élus eurodéputés : la professeure d’université nîmoise Sylvie Josserand (RN) et l’énarque Chloé Ridel, porte-parole nationale du PS et originaire de Lédenon.
La barre des 50 % est également franchie pour le RN dans plusieurs autres communes, dont Saint-Gilles (51,37 %), Le Grau-du-Roi (51,9 %), Uchaud (52,87 %), Aimargues (52,24 %), Vallabrègues (51,41 %), Lédenon (52,4 %), Milhaud (50,41 %). Les scores du RN sont plus modérés dans la partie cévenole du Gard. Par exemple, la liste de Valérie Hayer devance celle du RN (20,33 % contre 19,22 %) à Monoblet. La liste « Réveiller l’Europe » de Raphaël Glucksmann devance celle de Jordan Bardella à Mialet (23,66 % contre 22,14 %), et la talonne à Corconne (23,73 % contre 26,90 % pour le RN).

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