« Parmi nos sujets de préoccupations en 2024 : les niveaux de défaillance des entreprises, qui reviennent au rythme de l’avant-Covid, les délais de paiement par les collectivités et les problèmes de recrutement », égrène Olivier Giorgiucci, président de la FRTP Occitanie. Il rappelle que les « minimas ont été augmentés de 10 % en deux ans dans les travaux publics. C’est un effort pour l’attractivité de nos métiers, où les salariés sont payés bien plus que le Smic. Alors, oui, cela peut se ressentir sur les prix que nous pratiquons auprès de nos clients. »
Une tendance positive qui se dégage : des projets de collectivités « de plus en plus tournés vers la transition écologique, depuis deux ans. Nous le remarquons sur le profil des lauréats des Victoires de l’Investissement local (cérémonie organisée par département, et qui met en avant le binôme entreprises / collectivités) : désimperméabilisation, réutilisation des eaux usées traitées, bornes de recharge électrique… Cela montre que les entreprises et les collectivités ont compris le virage à prendre », poursuit Olivier Giorgiucci, qui se dit « optimiste pour 2024. Nous pensons que les collectivités, qui sont nos principaux clients, vont maintenir, voire augmenter, les commandes. Les zones urbaines et métropolitaines sont plutôt dynamiques. Les départements ruraux souffrent davantage ».
Pop’Up et nouveaux administrateurs. Autre annonce en 2024 : la tenue de l’événement ‘Pop Up’ (découverte des métiers des travaux publics et rencontre avec des entreprises locales) dans « chaque département ». Par ailleurs, la FRTP Occitanie Méditerranée compte deux nouveaux administrateurs : Pierre-Yves Desbats (Razel Bec) et David Malburet (Eurovia).
Nouvelles formations. Plusieurs élus ont également assisté à ces vœux économiques. Maryse Faye (Ville de Montpellier) a insisté sur « l’importance de former aux nouveaux métiers dans les CFA : nouveaux systèmes d’irrigation, nouveaux matériaux… Cela donnera envie aux jeunes de s’orienter dans ces métiers-là ».
Délais de paiement. Concernant les délais de paiement, Frédéric Lafforgue (3M et Castelnau-le-Lez) concède « que les collectivités ont dû s’adapter avec le passage en référentiel M57 (procédure budgétaire et comptable). Les délais de retard administratifs se répercutent sur les délais de paiement. Nous faisons passer les messages en interne, pour éviter de agios pénalisants pour les entreprises ».
« Accompagner les demandes de subvention ». « Il ne faut pas que les collectivités thésaurisent les subventions, mais bel et bien les consomment, lance Frédéric Roig, président de l’AMF 34. D’autant plus que les dotations de l’Etat n’ont jamais été aussi importantes. Pour ce faire, nous devons accompagner les demandes de subventions formulées par les collectivités. Parfois, des subventions sont accordées à des communes pour des projets qui ne sont pas à maturité, sans permis de construire. » Constat partagé par Jean-François Soto, conseiller départemental et président de la communauté de communes de la Vallée de l’Hérault. « Il est nécessaire d’apporter de l’ingénierie territoriale pour faire aboutir les dossiers. À l’échelle du Département, Hérault Ingénierie joue ce rôle, en lien avec les services de l’État. Il est important d’équiper le territoire de la même manière, où que l’on soit dans l’Hérault. Trop souvent, des dossiers sont déposés, mais les 20 % manquants ne sont pas au rendez-vous. Il faut inventer, optimiser, avec un maximum d’indicateurs. »
Parmi les grands projets du Département de l’Hérault : trois collèges (Port Marianne, déjà livré, puis, à venir, Juvignac et Maraussan) pour un total de 88 M€, et 94,7 M€ dans les aménagements routiers, les pistes cyclables, les pôles d’échange multimodaux, les aires de covoiturage…