En marge du Congrès HLM au Parc des Expositions de Montpellier (24-26 septembre), l’Union Nationale des Aménageurs (UNAM) tient un point presse, ce 24 septembre, afin d’apporter une contribution au débat de la crise du logement, mais aussi pour proposer ses solutions. Les Indiscrétions étaient présentes.
Complexification des règles. « Les dossiers sont de plus en plus longs. Quand quelque chose ne va pas, il faut souvent tout reprendre à zéro, déplore Paul Meyer, délégué général de l’UNAM. Puis les intermédiaires se multiplient en plus de cela ». Ce dernier estime notamment qu’une simple étude sur un projet peut parfois prendre « entre trois et cinq ans », et que les autorisations environnementales sont devenues complexes.
« Le simple fait d’urbaniser est mal vu ». Les décideurs de l’UNAM estiment que le fait d’urbaniser, de construire, est mal vu. « Il y a tout un discours collectif qui s’est construit contre l’acte même de bâtir », pense François Rieussec, président national de l’UNAM.
Des mirages qui nuisent à un juste diagnostic. « D’abord, un logement vacant n’est pas forcément un logement disponible », explique Paul Meyer. Des réhabilitations sont parfois nécessaires. « Certains politiques disent parfois que ce n’est plus la peine de construire de nouveaux bâtiments, que les friches du territoire peuvent absorber tout le besoin en logement. C’est faux également », lance François Rieussec. Et d’ajouter : « Il faut aussi garder en tête que la baisse de la démographie ne réduit pas le besoin de logement pour autant ».
Le desserrement des ménages est le premier moteur de besoin de logements. D’après une étude réalisée par l’école supérieure des professions de l’immobilier (ESPI), le desserrement des ménages (divorces, jeunes qui partent étudier, etc.) génère à lui seul près d’un tiers du besoin de logement.
Les résidences secondaires ne peuvent pas répondre au besoin en logement. L’ESPI dresse plusieurs cartes de l’ex-Languedoc-Roussillon afin d’illustrer son étude. « Grâce à cette étude, nous constatons que les cartes de besoin en logements en ex-Languedoc-Roussillon, et celle des résidences secondaires sont diamétralement opposées », lance Paul Meyer. Les zones avec les plus gros besoins en logements sont celles où se trouvent le moins de résidences secondaires. « Sur le littoral, la pression du besoin de logement n’est pas si forte, contrairement à ce que l’on pourrait penser », précise Philippe Roussel, président de l’UNAM Languedoc-Roussillon.
Le besoin en logements prégnant sur les deuxièmes couronnes. « En 1968, nous avions, en France, 9 millions d’habitants dans les 31 communes de plus de 100.000 habitants. 55 ans plus tard, on a le même nombre d’habitants dans ces villes, mais on a accueilli 17 millions d’habitants malgré tout. Ils se sont installés en périphérie », explique François Rieussec. « Sur les cartes, on constate par exemple que le besoin en logements est fort en périphérie de Carcassonne, au niveau de la deuxième couronne », précise Paul Meyer.
Réinstaurer le prêt à taux zéro. « Sans le retour du prêt à taux zéro (PTZ), nous n’aurons pas de relance du marché », tonne Nicolas Gravit, vice-président de l’UNAM. « Les politiques parlent beaucoup de classe moyenne. Cette classe peut devenir propriétaire plus facilement avec le PTZ. Sans cela, on creuse les inégalités, ceux qui peuvent acheter sont ceux qui ont déjà un apport, ceux qui sont déjà propriétaires », ajoute François Rieussec.
Plusieurs demandes de l’UNAM. En plus du retour du PTZ, l’UNAM souhaite au plus vite la prise du décret simplification, que la zone des communes classées en zone tendue soit élargie. « Nous demandons aussi le maintien du Fonds vert. Il faut que l’aménagement et le logement soient reconnus d’intérêt général majeur », conclut François Rieussec.