Le projet de loi de finances (PLF), débattu en ce moment à l’Assemblée nationale, donne des sueurs froides aux pôles de compétitivité. Dont, en région, le pôle Aqua-Valley (Occitanie et Paca), portant sur l’eau. Le budget de fonctionnement de 9 M€ par an, prévu pour la phase 2023-2026 des 55 pôles de compétitivité labellisés, « n’est aujourd’hui pas garanti dans le cadre des discussions du PLF 2025. Nous demandons le maintien du budget des pôles de compétitivité », déclare aux Indiscrétions Olivier Sarlat, président d’Aqua-Valley, et s’exprimant aussi pour le compte du pôle Aquanova (Centre-Val de Loire et Grand Est), également lié à l’eau. D’après la Direction Générale des Entreprises, les pôles « ont un effet de levier de 3 euros investis par le privé pour un euro public investi. Si on supprime 9 M€, c’est donc un effet de levier de 27 M€ d’effacé. Ces montants sont des possibilités d’activités pour les entreprises et les projets portés par le monde académique ». Ce, alors que l’enjeu de l’eau devient de plus en plus prégnant. « Il y a des problématiques de trop d’eau sur une partie de la France, et de manque d’eau, ici, dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales. On risque de se priver de la possibilité d’apporter des solutions innovantes pour les territoires. Je ne comprends pas cette logique. C’est comme une entreprise qui ne ferait que rogner sur ses charges, sans penser à son développement. Quelle est la finalité recherchée par l’État ? Les pôles créent de l’emploi et de la croissance. » Les sénateurs et députés d’Occitanie et Paca sont contactés, pour un dépôt d’amendement parlementaire. Y compris les parlementaires RN ? « Y compris les RN. Je ne fais pas de politique et l’eau, c’est plus grand que nous. Tout le monde doit se retrouver autour de cette cause. »
Actions réduites. Cette possible de coupe n’entraînerait pas la disparition d’Aqua-Valley, par ailleurs alimenté par des fonds régionaux. Mais la voilure et le rayon d’action seraient réduits. « Nous pourrons suivre moins de dossier, et organiser moins de journées thématiques, qui permettent une mise en réseau des entreprises et des acteurs académiques. Le développement à l’international sera coupé », conclut-il.
La Région demande des dispositifs adaptés. De son côté, la Région Occitanie lance « l’appel de Bages (11) ». « L’Aude et les Pyrénées-Orientales sont touchés par une sécheresse inédite depuis trois ans. Nous travaillons pour déployer des solutions diverses et complémentaires, à court terme, incluant la réutilisation des eaux usées, un maillage efficace du réseau d’approvisionnement la création de petites retenues collinaires, des forages quand c’est possible. Les études sont lancées pour un transfert de l’eau du Rhône via le projet Aqua Domitia 2. Cependant, certains projets n’ont pu aboutir faute de dispositions réglementaires adaptées et de financements suffisants. L’État doit aujourd’hui nous aider à agir », déclare ainsi Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, sur Linkedin (lire en cliquant ici).