Comment l’industrie travaille son attractivité en Occitanie

25 novembre 2024
Genvia Industrie Hydrogene Beziers Energie ©SLB 2 - Les indiscretions
Des filières émergent autour de l’économie décarbonée comme ici l’hydrogène à Béziers, avec l’entreprise Genvia ©️SBL

Les fédérations professionnelles des secteurs sous tension, comme l’industrie, l’énergie, la logistique ou le sanitaire et social, rivalisent de méthodes d’attractivité. Comme l’UIMM en Occitanie, dans le cadre de la Semaine de l’Industrie (200 événements en Occitanie), qui vient de s’achever, et qui a mis en lumière les femmes. « Il y a encore, chez les femmes, des a priori sur les métiers de l’industrie, mais le chemin est bien entamé. Les femmes commencent à oser l’industrie », observe Marie Habermacher, responsable communication de l’UIMM Occitanie, en marge d’un événement organisé au pôle formation du syndicat, à Baillargues (34), le 18 novembre (les deux tables rondes, avec des interventions d’apprenties, de salariées et de dirigeantes, est accessible en cliquant ici).
10.000 personnes rencontrées en 2023. L’attractivité, c’est aussi l’action auprès des jeunes et des demandeurs d’emploi. En 2023, l’UIMM a ainsi rencontré en Occitanie « 10.000 personnes : collégiens, lycéens et demandeurs d’emploi, pour les sensibiliser aux métiers de l’industrie, via des escape game, des salons, des interventions dans les écoles, ou encore le dispositif ‘Classe en entreprise’, où les élèves passent trois jours en immersion chez un industriel adhérent ». Il y a de quoi faire : la rectrice de la région académique Occitanie, Sophie Béjean, a rappelé en introduction que les collégiens, en 4e, connaissent en moyenne… dix métiers – l’objectif de l’Éducation nationale étant qu’ils en connaissent 50.
Toujours des difficultés de recrutements. « On a toujours des problématiques de recrutements, même si la situation économique est compliquée, complète Christophe Meyruey, délégué général de l’UIMM Occitanie. Au niveau national, il nous faudra recruter entre 120.000 et 170.000 personnes par an jusqu’en 2035. Il faut les trouver. En Occitanie, il y a une forte dichotomie entre l’ouest, où l’industrie (aéronautique) est très structurée, et l’est, où des filières émergent autour de l’économie décarbonée : éolien flottant dans l’Aude et l’Hérault, hydrogène à Béziers, nucléaire dans le Gard rhodanien… C’est pourvoyeur d’emplois de demain. Or, il n’y a pas encore d’image de l’industrie en Occitanie Est. Elle n’est ni bonne ni mauvaise, elle n’existe juste pas ! Le but est donc de sensibiliser tout le monde, y compris, bien sûr, les femmes, et c’est le thème de cette année. Au moins pour que l’industrie entre en ligne de compte dans les réflexions d’orientation ou de reconversion. D’où l’idée de faire témoigner des femmes, ce 18 novembre, à l’heure où Polytechnique déplore une chute du nombre de femmes dans ses rangs. »
Démonter les idées reçues. Il s’agit de « démonter les idées reçues, sur le côté soi-disant pénible de l’industrie par exemple. Sur les reconversions, grâce aux dispositifs de France Travail basés sur les habiletés, on a en revanche moins de difficultés : tuyauteuse industrielle, soudeuse, reprise de décolletage… Force est de constater que dans des métiers qui demandent une grande précision, la qualité de main-d’œuvre féminine est bien souvent supérieure ». L’industrie a par ailleurs une contrainte spécifique, admet Christophe Meyruey : « Contrairement à d’autres secteurs, l’activité industrielle est délocalisable. Si le chef d’entreprise ne trouve pas des ressources, soit il disparaît, soit il va travailler ailleurs. »

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