Dans le différend qui oppose depuis deux ans Bertrand Barascud, ex-DG d’Amétis (logement social, groupe Hugar), et François Fontès, président du Groupe Hugar, le tribunal arbitral a rendu sa première sentence le 1er février. « Bertrand Barascud est blanchi des accusations que lui portent François Fontès, Hugar et Amétis depuis deux ans. Il est réintégré dans ses droits d’actionnaires, même s’il n’a plus aucun rôle opérationnel chez Amétis. Nous avons par ailleurs obtenu le prononcé de la nullité d’une augmentation de capital opérée par François Fontès et sa holding, et qui avait dilué les parts de Bertrand Barascud », commente de son côté Arnaud Laurent, avocat de Bertrand Barascud. Les montants demandés par François Fontès – plusieurs dizaines de millions d’euros au titre de dommages et intérêts – sont jugés « totalement fantaisistes » par Arnaud Laurent.
Un recours en annulation a été déposé par Hugar auprès de la cour d’appel de Montpellier.
« La sentence arbitrale ne juge en rien des questions relatives à la situation de la société Amétis. Il y avait des demandes de part et d’autre des deux actionnaires, et des demandes relatives à la gestion d’Amétis. Sur ce 2e point, le tribunal n’a rien traité. C’est un jugement à la Salomon, qui ne changera pas la vie de la société », explique-t-on dans l’entourage de François Fontès. Pour ce dernier, Amétis « repart, avec 1.500 logements livrés en 2024 (dont le Village Olympique, commencé il y a trois ans, note), après un peu plus de 1.000 en 2023, et 77 salariés, ce qui est la bonne maille pour piloter l’activité. Il y a une forte demande de logements sociaux parmi les collectivités, et notre secteur n’est pas exposé à la crise immobilière comme les promoteurs classiques ». Une autre source dépeint une autre réalité : « C’est triste d’assister à la déliquescence d’Amétis depuis deux ans, alors que nous étions sur un fleuron de l’économie montpelliéraine. Il n’y a plus rien dans les tuyaux. »
Prud’hommes. Bertrand Barascud a lancé une autre procédure devant le conseil de Prud’hommes, en tant qu’ex-DG salarié, avec une première victoire en référé sur une partie des salaires et des congés payés non versés.
Le CSE d’Amétis attaque la direction. Par ailleurs, après près de 130 départs en un an, sous différentes formes (démissions, licenciements économiques, ruptures conventionnelles…), le CSE d’Amétis attaque la direction et trois personnes (François Fontès, le DG qui a succédé à Bertrand Barascud et le DRH) devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour, notamment, requalification en PSE et obstructions. L’audience est prévue ce 14 février au matin au tribunal judiciaire. Selon François Fontès, « la partie adverse fait feu de tout bois pour tenter de me déstabiliser ».
Enfin, la directrice de la librairie Sauramps, Florence de Mornac, vient de quitter le navire, après moins d’un an aux manettes. La direction générale d’Amétis assure l’intérim, dans le cadre d’un pilotage collégial.
Amétis : le groupe Fontès dans un tunnel de procédures judiciaires
12 février 2024