Groupe Altrad, spécialiste des services à l’industrie, réalise en 2023 (exercice clos fin août) un chiffre d’affaires de 5,28 Md€, en progression de 38 % par rapport à 2022, et devrait se rapprocher des 6 milliards cette année, indique son président Mohed Altrad aux Indiscrétions. Le résultat net s’est cependant dégradé, passant de 138 à 73 M€, soit une baisse de 47 % entre 2022 et 2023. « La période est marquée par une instabilité économique mondiale. Dans ce contexte, nous avons décidé de constituer par prudence une provision significative, de plusieurs dizaines de millions, qui impacte le résultat net, explique Mohed Altrad, président et actionnaire majoritaire. Cette provision permet de couvrir des risques potentiels divers : procès, retards de paiement, client qui décalerait un investissement… » Mais le rythme effréné d’acquisitions en France et à l’étranger se poursuivra. Mohed Altrad dit « chercher à terme deux milliards d’euros auprès des marchés obligataires ».
Deux acquisitions d’entreprises pesant chacune environ 100 millions d’euros sont en cours. Une banque va être sélectionnée pour accompagner le groupe dans une démarche de notation, qui sera réalisée courant 2024. Altrad a de la marge : l’Ebitda de 613 millions d’euros (+11,6 %) est presque équivalent à la dette nette (633 millions). « Nous avons des marges de manœuvre. Les concurrents de notre taille sont pour la plupart bien plus endettés », évalue Mohed Altrad. L’objectif est de « doubler de taille d’ici à cinq ans, mais sans dégrader les ratios financiers, et en prenant le temps d’intégrer les dernières entreprises acquises. Les choses ne se font pas toutes seules. Il faut restructurer et créer des synergies ».
Cela a été le cas pour Endel, acquis auprès d’Engie en avril 2022 . « Engie avait laissé Endel à l’abandon. Avec des erreurs de gestion : la holding comptait 200 personnes avec des hauts revenus, alors qu’il en fallait 50. Nous avons relancé une dynamique commerciale. L’Ebitda est ainsi passé de -29 millions en 2021, avant la reprise, à 60 millions en 2023 », déclare l’ancien conseiller municipal d’opposition de Montpellier, qui vient de démissionner (sans jamais avoir siégé). Pour repartir pour les municipales de 2026 ? « Pas de réponse à ce stade », confie l’intéressé.