Le propos est assez inédit pour être noté. Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, tacle le traitement de l’A69 (Toulouse-Castres) par les médias nationaux, le 5 septembre lors d’une intervention au Domaine des Grands Chais (Mauguio – 34), à l’invitation du Cercle Mozart. « Les journalistes appellent à se rendre sur des manifestations d’opposants à l’A69, alors que ces manifestations sont interdites par la préfecture. Les médias n’ont pas à promouvoir des manifestations interdites par l’État de droit. Je ne minimise pas l’activisme, les violences dont sont victimes les salariés des entreprises de TP. Je connais la pénibilité de ces métiers. Et là, de surcroît, ils sont caillassés et insultés, et les engins sont brûlés. » Elle réfute par ailleurs le terme de ‘projet’. « 270 M€ de travaux ont été payés aux entreprises, sur 450 M€. Un chantier réalisé plus qu’à moitié n’est pas un projet. Il faut être sérieux. »
Sur le fond du projet, l’élue PS estime que la construction de l’A69 « est la seule solution pour désenclaver le territoire. C’est un projet soutenu par la population dès le début. La solution ferroviaire n’était pas tenable : il n’y a qu’une voie unique non électrifiée, sans cadencement possible ».
Le doublement de la voie « aurait coûté 1 Md€, car il y a beaucoup de tunnels. J’aime bien écouter les gens, mais à un moment, il faut savoir de quoi on parle, surtout en matière ferroviaire, et savoir respecter les décisions politiques et les préconisations des ingénieurs ».
LNMP : « Il va falloir se battre ». Interrogée sur l’avancée de la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, Delga a alerté : « Il va falloir se battre pour avoir les crédits. Il nous faudra être très unis pour décrocher la participation de l’État. » Un protocole d’intention de financement avait été signé début 2022 à Narbonne pour la première phase Montpellier-Béziers, en présence de Jean Castex, alors Premier ministre (reportage pour Les Échos, à relire en cliquant ici).
Majorité de « non censure ». À propos de la situation politique nationale, et la nomination de Michel Barnier, précédant de quelques heures son intervention (coïncidence rêvée pour tout organisateur d’événement), Carole Delga évoque un homme « d’une grande expérience, même si je pense que le président de la République aurait dû nommer une personnalité de gauche, vu le résultat des législatives. La situation politique est très complexe, et demande une très grande connaissance des députés, de la France, des forces économiques, des collectivités locales, de la société civile. Michel Barnier remplit ces conditions, et c’est un européen, un point commun avec moi. Nous pensons tous deux que la France est grande quand l’Europe est grande. J’attends sa déclaration de politique générale. On verra comment composer une ‘majorité de non-censure’, c’est le terme désormais, il faut apprendre à raisonner à l’envers ».